mardi 19 novembre 2013

Test Michelin PRO 4 comp limited 23 mm

Salut à tous,

J’ai pu tester  in extrémiste le dernier Michelin PRO 4 comp limited 23 mm.


 A cette époque de l’année  les conditions météos, souvent changeantes et déjà froides,   permettent rarement de faire des mesures de  terrains fiables. Mais coup de chance, j’ai bénéficié d’une belle journée sans vent où le thermomètre est monté à 13 degrés. Ce n’est pas les 20 degrés habituel pour mes tests et j’avais peur que cela influe déjà sur le durcissement des pneus. Nicolas Crêt, ingénieur chez Michelin, me l’a justement rappelé que l’on peut avoir une augmentation (plus ou moins forte) de la résistance au roulement avec la diminution de la température. Plus il fait froid, plus certains pneus deviennent difficiles à emmener. Ceci dit c’est une règle générale mais tous les pneus ne vont pas varier de la même façon.Cela sera notable pour des variations importante par exemple de 25 à 5  degrés ! A 13 degrés c’est encore représentatif de températures pouvant être rencontrées toute l'année. J’ai donc tenté le test en le comparant à mon best seller de 2013: le continentalSupersonic 23 mm.

un pneu à 166 g, l'autre à 172 g pas mal! 

Le michelin Pro 4 comp limited est l’évolution ultime du pro4 comp. Encore plus léger ( -15 g) , un peu moins résistants à la crevaison mais annoncé comme le plus rapide des Michelin. Comme le montre le graphique ci-dessous, le PRO4 Comp Limited conserve la génétique du PRO4 dans sa bande de roulement ave un grip sur sol sec et mouillé très bon.

Caractéristiques

J’ai réalisé une montée d’échauffement avec puis 2 montées de 11’40@280w (puissance maxi du moment pouvant être tenue sur la durée du test…), démontage puis montage des supersonic  puis denouveau 2 montées @280w.

Et 5 Salbert de plus pour 2013!


 Comme d’habitude le SRM est calibré et l’offset 0 fait avant chaque montée. Je me pèse pour chaque montée et ainsi je peux déterminer grâce à un calcul théorique la puissance de la montée que je compare à l’enregistrement SRM. Je peux donc voir si un pneu économise plus de watts qu’un autre par rapport à la théorie. Les résultats obtenus montrent que les Supersonic restent devant mais de vraiment peu. 


A peine 2 watts de rendu, les pro 4 n’ont pas à rougir. Surtout que l’accroche en descente m’a parue vraiment bonne, alors certainement que par conditions humides ils pourraient être une bonne alternative aux Supersonic. En effet cela ne sert à rien de gagner 2 watts en montée ou 4 secondes si c’est pour reperdre 1 minute en descente ! Reste à voir la résistance à la crevaison : à priori la couche de gomme est plus importante sur le Michelin (même si elle reste minime) ce qui pourrait laisser penser à une meilleure durée de vie.


C'est en tout cas un des pneus les plus rapide que j'ai testé en 2013, assurément un  bon produit pour ceux qui recherchent la performance sans compromettre  le grip d’un pneu.

mardi 12 novembre 2013

VO2 max à l'épreuve du temps

Salut à tous,

J’ai reçu le dernier livre de Véronique Billat  «  VO2 max à l’épreuve du temps »  et je vous donne mes impressions sur cet ouvrage. Ce dernier propose d’améliorer  le fameux VO2 max, véritable marqueur de la performance chez les sportifs, en proposant une nouvelle vision dans l’entrainement.



 L’auteur démontre comment, autour de variations de vitesse ou de puissance, il est possible de repousser le temps de soutient à VO2max mais aussi de dépasser sa valeur référence pendant l’effort.
V.Billat part du principe que, lors d’un test triangulaire ou rectangulaire de détermination de VO2max, les facteurs de cause d’arrêt sont multiples : essoufflement maximum, douleurs musculaires, perte de force. Ainsi,  quand la consommation de VO2  atteint son maximum, elle finit par chuter drastiquement si  on maintient encore la puissance. Le sportif n’utilise pratiquement plus que la filière anaérobie pour soutenir l’effort et le test se termine très rapidement, en général ! La valeur maxi de VO2max atteinte avant sa chute, est celle retenue comme référence avec sa correspondance en VMA ou watt suivant  le test.


Son premier postulat réside dans le fait qu’en modulant  la puissance, quand VO2max est atteint,  il est possible de repousser  le temps limite à VO2max. Ainsi par un jeu de décélération pour récupérer, puis de ré- accélération, il est possible de rester à VO2max de 3 à 8 fois plus longtemps que lors d’un test rectangulaire où l’athlète serait resté en moyenne 5 min à PMA. Sur cette étude, on peut voir les résultats sur 10 cyclistes ayant une VO2max entre 45 et 70 ml/kg/min .  Le graphique ci-dessous, issu de l’étude, montre un cycliste du test ayant une PMA de 400 watts ou 58 ml/min/kg  atteinte sur un cp 4min (courbe noire). 



Plus tard,  on lui fera  essayer le concept de décélération (courbe grise). Après 2 min@ 400w où il atteint VO2max, on lui baisse progressivement les puissances en contrôlant la réponse de VO2max. Si cette dernière baisse trop,  on lui dit de ré- accélérer. Ainsi on s’aperçoit, qu’en modulant la puissance, le plateau de VO2 max est maintenu jusqu'à 16 min pour l’athlète et  jusqu'à 26 min pour les meilleurs sujets (suivant l’endurance de ces derniers) !!  

Mais V.Billat va plus loin. Elle montre qu’en jouant sur les accélérations/décélérations de vitesse ( pour la course à pied) ou puissance en cyclisme pendant la séance, on peut dépasser le VO2max relevé lors d’un test.  S’entrainer en accélération et non plus en vitesse constante…Et pour accélérer rapidement, accrocher VO2max et tenir les enchaînements,  il faut de bonnes qualités de force max (force/vitesse) et sous max (endurance musculaire, tolérance à l’acidose).Autrement dit, pour avoir des gains de VO2max, il faut être capable d’agir sur l’accélération de cinétique de VO2 vers VO2max puis tenir les enchaînements!
 En course à pied,  on peut accrocher le VO2max en moins de 10 s à 200% de VMA ! Sur le graphique ci-dessous, on voit le protocole d’accélération/décélération très fort au début, puis se réduisant pour tenir l’exercice un minimum de temps pour dépasser le VO2max.

Données volontairement masquée...


 Basé sur les variations de force/vitesse,  le dosage du temps d’accélération deviendrait le graal de l’entrainement dans la conso d’O2!
Sur l’exemple ci-dessous, un  athlète a été mesuré sur un test triangulaire à 300w de PMA et 42 ml/kg/min. Après 5 min autour d’accélérations et de décélérations proches de la PMA, il dépasse de 20 % sa VO2max lors de la 2ème décélération justement ! Cela parait impressionnant,  mais je ne voudrais aller plus loin dans la réflexion…

Le dépassement de VO2 max, échelle de temps volontairement masquée.


Les mesures de VO2max en directe  grâce à des enregistreurs portatifs et performants comme le métamax sont maintenant plus fiable et facile à mettre en place lors d’étude. Avant de crier au génie sur de nouvelles méthodes d’entrainement pouvant découler de ses découvertes,  j’aimerai bien voir l’impact de séances déjà connue en cyclisme comme un gimenez ou des fractionnés plus classique sur la cinétique de VO2max.  Je ferai bien une étude la dessus avec un méta max si j’étais encore étudiant en fac de sport ! J Peut être que sans le savoir on dépasse déjà sa VO2max sur des fractionnés classiques…. Si des lecteurs ont des infos la dessus, je suis preneur.

V.Billat parle aussi  l’efficacité des fameuses séances  de VMA/PMA 30s@100%/30s @50%. D’après ses découvertes, ça serait d’avantage les 5s d’accélération pour atteindre PMA et les 5 s de décélération pour la récupération qui auraient plus d’impact sur la VO2max que réellement le temps de soutient sur 30s !!!!!  Les séances de types 15/15 seraient encore plus efficace. Par contre elle préconise de baisser drastiquement le volume d’entrainement pendant ces cycles de VO2max assez sollicitant, pour pouvoir les assimiler. Comme souvent la fraîcheur de l’athlète, ses capacités de récupération et sa préparation en amont (endurance de force , force max …) comme déjà cité seront les clés pour soutenir son concept de VO2max par accélérations.

Bref il y a encore de quoi dire ! J’ai vraiment fait un résumé très rapide des principes de son livre et les puristes devront se le procurer pour bien le comprendre ( elle va très loin dans les détails, vraiment pas simple à lire…) mais aussi voir tous les multiples exemples donnés. Malheureusement très peu d’exemples de séances sont chiffrés complètement. En effet V.Billat compte encore financer de nouvelles études avec son centre de recherche. Elles proposent ainsi  à ceux qui veulent essayer son concept nommé R2PA  de faire  un bilan exact de leurs capacités. Ce bilan  permettra ainsi de déterminer  quelle cinétique d’accélération/décélération sera  à mettre en place sur des séances bien définies en fonction de son potentiel.  A voir également dans ses travaux et recherche très orientés course à pied comment retranscrire cela le plus efficacement possible au cyclisme. Un bon sujet de recherche pour le COPS de Besançon ! (clin d’œil à J.Pinot, F.Grappe et A.Bouillod qui auront bientôt un métamax en main !)


vendredi 1 novembre 2013

Test ROTOR POWER


MAJ du 16/01/2015: les nombreux retours après un an d'utilisation semblent montrer des valeurs souvent erronées à l'usage. Des soucis de calibration assez récurrents. C'est hélas une déception par rapport à ma conclusion de novembre 2013, il fallait confirmer l'essai et ce n'est pas le cas.  Pour finir je ne préconise plus ce capteur et encore moins la version LT.

Salut à tous,

J’ai en test depuis quelques jours le pédalier capteur de puissance Rotor Power. Celui-ci se veut light, performant et relativement bien placé en terme de prix.  Je l’ai  donc  comparé à mes powertap et SRM sur  quelques sorties types en passant en revue toutes les intensités et qualités du cyclisme pour me faire une idée du produit.

726 g pour le Rotor
Le pédalier est livré sans plateau en entre axe 110 ou 130 mm. Annoncé à 505 g en 110 mm/170 mm de manivelle soit le plus petit poids possible,  le mien est pesé à 550 g dans la même configuration …dommage pour le respect des poids constructeurs. Car une fois plateau, visserie et piles en place on atteint 726 g soit + 20 g ( Le SRM est équipé d'un plateau ajouré 20 g plus léger que le rotor)  par rapport au même modèle chez SRM. Cela reste un des plus light du marché.




686 g belle intégration SRM!

 L’installation est hyper facile si vous avez le bon boitier. Sur le site Rotor il y a de quoi assurer la compatibilité avec tous les types de cadre. C’est un pédalier BB30 comme un autre, pas besoin d’installer de capteur cadence sous le guide câble par exemple comme sur  SRM. Une fois que tout est en place, plateaux et pédales montés, on passe à la calibration. Comme il y a 4 jauges de contraintes par manivelle il faut faire la manipulation 2x : manivelle droite à la verticale, pédale en bas, chaîne sur grand plateau, on lance la calibration sur son compteur puis on recommence avec la gauche. Le premier chiffre pour la droite doit être entre 700 et 3900 et le 2 ème pour la gauche entre 4000 et 7200. Petite précision non indiquée sur le manuel, si le chiffre 4096 apparaît,  il faut recommencer la calibration !! 


Une fois correctement réalisée, il n’y a plus besoin de le refaire jusqu’au prochain changement de configuration sur le Power (chaîne, plateau, pédales).  Concernant les variations de températures, Rotor m’a affirmé que les jauges n’étaient pas sensible sur ce point et donc il n’y avait pas de nécessité de faire un offset avant chaque sortie, ni en cours de sortie. Je suis surpris par cette affirmation…Mais en effet et contrairement à un powertap ou SRM qui s’étalonne à chaque fois que l’on est en roue libre, il n’y a aucune manipulation à faire  sur le ROTOR.
Mes conditions de tests se sont déroulées par beau temps, sans vent et avec une température de 11/13 degrés qui n’a pas évoluée. Les différents capteurs ont tous été sortis 20 min avant les tests pour éviter tout problème de température/calibration, les offsets 0 réalisés avant chaque test.



J’ai commencé par le couple Powertap/Rotor Power. 2  Garmin 500 avec la dernière mise à jour ont été utilisés avec enregistrement toutes les secondes activé. L’affichage de la puissance a été réglé à 1 seconde, donc sans lissage, pour voir la réactivité de chaque capteur. Dès les premiers tour de roue, on constate une grande différence de réactivité. Le powertap démarre au quart de tour mais c’est aussi un reproche bien connu. La puissance n’arrête pas de fluctuer et c’est très difficile de suivre une consigne. C’est pourquoi 99 % des utilisateurs utilisent la fonction 'puiss moy 3s' pour lisser l’affichage. A l’inverse le rotor est d’une grande stabilité. C’est même assez déconcertant tellement c’est stable. On se croirait sur home trainer! Mieux qu’un SRM ! En passant l’affichage sur 3s cela ne change rien d’ailleurs. Par contre il faut vite revenir sur du 1s car à l’inverse du powertap on s’aperçoit que le Rotor n’est pas très rapide pour détecter les changements de puissance. Alors avec un affichage moyenné sur 3s c’est encore pire ! En effet dès que l’on change de puissance le powertap réagit bien plus vite que le rotor ainsi un pic de puissance d'un sprint  très court de 3s, le rotor  a peu de chance de le voir à la bonne intensité. Il faut bien appuyer 5s pour avoir un semblant de valeur, je dis bien semblant de valeur car de ce coté là, l’information ne semble pas  bien gérée. Sur des sprints vers 1200 watts détectés au powertap, le rotor détecte 900 watts ! Un client utilisant aussi le rotor m’envoie régulièrement des pics à 1600w ( il a pourtant la dernière mise à jour) alors qu’il ne dépasse pas 1100 w sur un powertap. Le powertap une fois opposé au SRM délivre les mêmes valeurs que ce dernier à 20 watts prêt. Donc on peut vraiment penser que le Rotor gère mal les sprints et les accélérations très courtes d’une façon générale.



Concernant la reproductibilité des mesures sur des phases d’entrainement plus stable c’est par contre pas mal du tout ( récap ci dessus).  Ainsi le Rotor avance de 4 à 12 watts entre 250 et 500 w sur des efforts stabilisés entre 3 min et 30s. Cette différence s’explique par les pertes par frictions de la chaîne entre les 2 moyens de mesures.  Mais jamais  plus de 2 % d’écart ( 1 à 3 %) entre les 2 moyens, cela reste très bon. Le même powertap essayé cette fois avec mon SRM indique des écarts de mesure entre 2.1 et 3.9 % soit aussi dans les 2 %  d’écart c’est donc assez proche entre 250 w et 500 w. Je considère toujours le SRM comme la référence pour se baser sur des comparatifs vue sa grande reproductibilité sur mes différents tests de terrains. De plus il a été certifié depuis peu par SRM à une précision de +/- 1 %.  
Ci-dessous on voit un exemple d’enregistrement Rotor puis Powertap au même moment. On voit bien le lissage supérieur du Rotor (moins de variations) mais également le problème de délais sur les appuis brefs.

Enregistrement ROTOR

Enregistrement Powertap


Concernant la pente/calibration du Rotor Power, on ne peut pas agir dessus à l'inverse du SRM. Il y a par contre la possibilité de contrôler grâce au software Rotorpower que les jauges mesurent de façon fiable la puissance. A l’aide de poids  à accrocher aux pédales on peut vérifier tout cela ( pas encore testé, clé ANT+ nécessaire).



 Si une dérive est constatée, il faudra le retourner ! Pour le changement de piles, c’est par contre très simple, il n’y a qu’a dévisser le capot ( 300 à 400 h d’autonomie) et les changer pour 10 euros. Si on part sur 300 h et comparé au 1900 h actuelles des SRM, il faudra débourser 60 euros de piles comparé au 180 euros du pédalier Allemand.
Je ne parle pas volontairement des fonctions d’analyse gauche /droite, efficacité du pédalage proposés par le SOFT Rotor. Je n’ai pas assez de recul la dessus pour savoir si c’est fiable et comment cela est calculé. La document Rotor pour le moment est très light sur les explications.

Pour conclure je dirai que le Rotor Power est un bon produit pour démarrer sur la puissance pour ceux qui veulent un pédalier comme solution de mesure. Pour son prix c’est un des plus light du marché mais hélas il y a des sacrifices à faire. Oublier les pics de puissances fiables, c’est dommage quand on veut établir un profil de puissance sur les qualités anaérobies alactiques. Sinon pour le reste c’est pas mal. Actuellement il  se positionne entre le power2max ( 1000 euros, plus lourd, sous estimant beaucoup la puissance, mois stable dans l'affichage  mais plus rapide) et le SRM (2700 euros,  light, précis, fiable, stable,  rapide). Pour son prix de 1690 euros il est donc correctement placé entre le power2max et le SRM en terme de poids/prix/prestation.  Reste maintenant à voir la fiabilité dans le temps et la qualité du SAV Rotor sur ce produit. A chacun maintenant d'investir en fonction de son budget et des priorités qu'il donne à un capteur de puissance.