jeudi 9 mars 2017

Roues à disques: le point sur les nouveaux avantages.

Salut à tous,

Avec l’arrivée des freins à disques, on observe une évolution des roues à pneus. Le fait d’avoir un passage de roue élargie sur le cadre et plus du tout de contraintes d’échauffement sur les jantes permettent aux fabricants de proposer une évolution intéressante. Ces roues se veulent une nouvelle référence pour l’aérodynamisme, le roulement et le confort.

Test en soufflerie des roues ENVE
Enve et DT Swiss (association avec Swiss Side) communiquent beaucoup sur leur nouveaux produits en donnant accès aux tests de mise au point. Décryptage !

L’aérodynamisme reste toujours au cœur des priorités puisque c’est toujours le facteur N°1 de la performance en cyclisme. Le cycliste représente bien sur la majeure partie de la résistance aérodynamique. 



Concernant la roue : trainée, maniabilité et efficacité sont les priorités.


La roue avant est la zone où se concentre l’essentiel de la recherche pour 2 raisons: Premièrement en cas de vent latéral, c’est le pilotage ( steering moment)  qui est le plus pénalisé. Il faut donc une roue peu sensible au vent. 


Deuxièmement les perturbations aérodynamiques liées au cadre pour la roue arrière sont très dépendantes du cadre en lui même engendrant des résultats différents.  Les fabriquants proposent donc des simulations de mise au point sur la roue avant + une partie du vélo.

Simulation roue avant + semi cadre
Il faut donc qu’une roue soit à la fois bonne en aérodynamisme dans le sens de déplacement mais aussi par rapport au vent latéral pour économiser des watts.  Plus la jante est haute et plus la résistance au vent latéral risque d’être élevée limitant ainsi le gain aérodynamique…Les profils goutte d’eau sont maintenant largement développé pour cela. 

Exemple avec les profils Firecrest ZIPP
On peut trouver ci dessous un graphique de comparaison sur les quelques roues leader du marché avec les profils de 46 mm.

Enve vs Zipp vs Reynolds

 La roue doit aussi être développée en fonction des pneus. Le 25 mm est devenu un standard mais il est possible que le 28 mm devienne la prochaine référence. L’élargissement des jantes n’est pas uniquement lié à la forme goutte d’eau recherchée, il est aussi pour le rendement du pneu. Un pneu gagne en rendement car il prend du volume sur une jante large. 

Roulement en fonction de la largeur interne de la jante
Il y a du coup un double gain car il est maintenant possible de mettre un 28 mm sans que celui ci déborde et soit néfaste à l’aérodynamisme latéral.

Jante étroite + 28 mm
Jante large + 28 mm

Cela reste vrai jusqu'à une certaine vitesse (35 km/h graphique ci dessous), ensuite le pneu étroit risque tout de même de l’emporter car il offre moins de résistance aérodynamique ( sans vent latéral)

25  mm vs 28 mm: roulement vs aéro.
L’avantage des pneus large ne s’arrête pas là. On peut moins les gonfler pour un roulement identique avec du coup un gain en confort et de grip pour les virages.

Roulement vs pression vs largeur
Plus de confort, plus de grip en 28 mm
Les pneus plus larges sont également un peu plus hauts. A pression égale, ils présentent donc une meilleure protection contre les crevaisons par pincement.



Toutes les nouvelles roues à pneus sont de plus tubeless ready pour encore améliorer la sécurité (déjantage limité) et le confort si l’on souhaite rouler en tubeless. Mais comme déjà évoqué dans mes tests, un tubeless performant est encore trop fragile et présente une durée de vie très réduite sur la bande de roulement.

L’argument du freinage par toutes conditions et sans échauffement de la piste n’est donc plus le seul point positif des vélos équipés roues à disques. Ces dernières permettent de faire évoluer la donne dans le compromis rendement, confort et pilotage. Pour une utilisation mixte (plat et montagne) et même avec un embonpoint de 500 g ( roues + pneus larges + manettes hydrauliques), cela devient très intéressant. Il n’y aura aucune perte sur le rendement général puisque le roulement des pneus permettra de gommer de suite le surplus de poids. Avec plus de confort, le cycliste pourra certainement enchainer les mêmes kilomètres avec une fatigue moindre. Seul les grimpées à fort pourcentage et faible vitesse de déplacement (roulement faible) permettront encore au version très light des roues + équipements de garder un petit avantage. On parle d’optimisation ici bien sur,  quelques watts et du confort en plus , peut être pas encore de quoi revendre son vélo ( quoi que, cf gros descendeurs et rouleur sous la pluie régulier) mais on sent bien que tous les fabricants poussent fort vers cette technologie. Reste la problématique de la cohabitation avec les autres vélos lors des freinages puissant et du risque de coupures lors des chutes ( carrénage).