dimanche 27 décembre 2015

Résistance au roulement: point avec les bancs de mesures.

Salut à tous,

Depuis mon dernier test de pneus et rendement sur Roller,  2 tests indépendants sur bancs de mesure ont été réalisé par Velonews et Bikeboard. Ils sont maintenant disponibles sur le net: Ici et .

La 2 ème série de test réalisée par Bikeboard sur une grosse roue de diamètre 140 cm et un tout nouveau banc est interessante.  Les pneus ont été testé à 40 km/h avec 45 kg de charge, c’est assez proche de mon test Roller à 43 km/h en terme de vitesse. Par contre ce n'est pas le cas en terme d’appui et charge puisque le pneu repose chez moi sur 2 petits rouleaux. Il en résulte des écarts entre pneus assez important et pas réalistes par rapport au terrain me concernant. J’avais émis l’hypothèse que diviser les écarts par 3 pouvait être cohérent par rapport à mes montées tests. Le test Bikeboard est tombé à point nommé puisque ce dernier à pu tester 3 pneus que j’avais également comparé. A savoir le continental GP TT 23 mm, GP 4000S 2 25 mm et le dernier Corsa Speed  Graphène 25 mm. Si on regarde leurs résultats on s’aperçoit que le TT (13,9 w) est plus rapide d’un watt que le GP 4000S 2 (15 w) et 2 watts que le Corsa Speed 25 mm ( 16 w). 

Résultats Bikeboard en rouge pour TT,GP et Corsa

C’est déjà une bonne nouvelle pour moi car c’est aussi l’ordre de performance trouvé de mon coté. Le TT était plus rapide de 4 watts vs le  GP4000S 2 et 8 watts vs le Corsa, il semblerait donc que diviser par 4 mes résultats entre les pneus soit plus réaliste pour retomber sur les écarts Bikeboard. 

Mes résultats en rouge  Roller Corsa,TT, GP
Le test Bikeboard indique également que sur rouleau lisse, la pression permet de gagner du rendement de l’ordre de 0,5 w en passant de 7 à 8 bars pour les pneus  et 1,25 w de 9 à 11 bars avec les  boyaux. Sur roller je constate également ce genre d’écart avec le GP TT  entre 6 bars et 8 bars où 4,7 watts sont mesurés soit 1,2 watts réel si on applique le coefficient diviseur. Cela nous fait donc 0,6 watts/ bars et reste proche de leur conclusion. J’ai testé aussi le dernier Corsa speed Boyaux  en trouvant des écarts similaires comme le montre le graphique ci dessous. 


Pour le terrain, on peut se rapprocher du test Vélonews et leur surface type asphalte indiquant qu’à partir d’une certaine pression le pneu va finir par rebondir sur les aspérités et perdre du rendement. Ils mesuraient 1, 3 watts pour le pneu Spécialized en passant de 6 à 7 bars puis se dégradait entre 7 et 8 bars !

Cela me permet de rebondir sur un test terrain où je testais les gains inertiels des roues et j’avais fait en dernier test un changement de pression de 6 à 8 bars sur le TT. Et bien j’avais mesuré pratiquement 1,6 watts de gain sur mon protocole ( 2 pneus) et en restant sur un bon asphalte, pas si mal et assez cohérent avec mon test rouleau ( 1,2 w ) et le test vélonews ( 1,3 w).


Le dernier point abordé est le comportement d’une chambre latex sur rouleaux. Vélonews met le doigt sur un point très important quand on test des pneus et des boyaux latex. Sur banc lisse,  le latex roule bien mieux que du butyl…En effet l’écart passe de 1,3 w à 3,2 watts en basculant d’une surface type asphalte à lisse. De mon coté, le fait de passer d’une chambre à air butyl de 70g à latex 80 g change complètement le rendement du pneu sur mes rouleaux aussi. Sur mon test avec le GP TT,  le fait de switcher d’une chambre à l’autre permet de gagner 16 watts ! Même en divisant par 4 ce résultat, on est loin de la réalité du terrain où je pense aussi que 1 à 1,5 watts par chambre à air suivant les vitesses est un grand maximum.

Latex Vs Butyl

J’ai aussi essayé plusieurs chambres latex ( Vittoria 70g, Michelin 80g et Vredenstein 45 g) mais je n’ai trouvé aucune différence notable entre toute. Tous mes prochains tests incluant des boyaux avec chambre latex seront donc opposés à des pneus avec chambre à air latex également.

Avant d’en finir, on peut noter une grosse différence de consommation de watts entre le test Vélonews et Bikeboard. Je pense que les résultats Vélonews sont par paire de pneus et non par pneu. Le GP4000S 2 25 mm est annoncé à 34 w consommés avec une chambre latex contre 15 w avec du butyl chez Bike board ! Difficile de s’y retrouver ! Schwalbe qui a fait tester ses tubeless chez le même labo( Wheel Energy ) que Vélonews annonce  deux fois moins de puissance consommée par pneu (17 watts à 40 km/h).



Les même pneus mais 2 fois plus de consommation ?

Si on regarde aussi du coté de Bikerolling résistance, on note des consommations tournant autour de 15,6 watts pour le Pro one Tubeless si on passe la vitesse de 30 à 40 km/h.…Cela semble plus cohérent… D’un test à l’autre il est normal d’obtenir quelques écarts car le diamètre de roue, la surface, la charge, la vitesse, l'asservissement employés ne sont pas complètement identiques mais peut être pas jusqu'à trouver le double! Selon moi il faut donc diviser par 2 les résultats Vélonews.  Quand on roule à 40 km/h ou 300 watts sur le plat,  13 % de la consommation en watts vient de la résistance au roulement. Cela fait donc une quarantaine de watts / paire de pneus. Jusqu'a 5/6 % ou 20 km/h dans cet exemple avec 75 kg cycliste + vélo à 300 w , la résistance au roulement représente encore 8 % d'où l'interêt de bien choisir ses pneus.


Maintenant que tout cela est posé, je vais pouvoir passer à la suite des comparatifs Roller puis terrain avec  les nouveaux Vittoria graphène à ma disposition à savoir : Boyaux corsa speed 23 mm , Pneu tubeless ready corsa speed 23 mm,  rubino pro speed 25 mm.



mercredi 23 décembre 2015

Coupure, PPG et foncier avant de foncer.


Salut à tous,

Après une bonne saison, l’athlète se doit de couper dans sa pratique en respectant une certaine période de repos afin de se régénérer physiquement et mentalement. En fonction de la saison effectuée mais aussi de l’âge du pratiquant on pourra faire fluctuer cette période entre 10 et 21 jours   ( jusqu'à 5 semaines pour certain pro). C'est un bon compromis entre récupération optimale et baisse limité du potentiel.  Cette coupure va permettre aussi de récupérer de la sensibilité neuromusculaire. Qu'est ce que c’est ? Tout simplement c’est la capacité du système nerveux à réagir à un nouveau stimulus. Quand on a une saison de courses ou d’entrainement dans les jambes, cette dernière est fortement diminuée  par les habitudes prises lors des routines d’entrainements.   Faire une coupure et reprendre par d’autres sports va permettre d’éloigner l’athlète de ses habitudes et ainsi mieux réagir quand il reprendra son sport de prédilection (évidemment pas un an après !!). C’est ainsi que reprise doit rimer avec diversité sportive et non reprendre le vélo bille en tête! On conseillera footing, skating, natation, rando pour l’entretien des qualités cardio vasculaire, VTT ou piste pour entretenir le geste et ses équilibres  ainsi que renforcement musculaire pour préparer le futur cycle d’endurance. Et je tiens à m’arrêter particulièrement sur ce point. Si on veut être bien posé sur son vélo, pouvoir écraser les pédales en force max sans bouger, limiter les risques de blessures, il conviendra d’avoir réalisé au préalable un solide cycle de renforcement. Sur 3 à 4 semaines, haut et bas du corps seront sollicités par des exos simples sous forme de circuit training. On pourra également se tourner vers des exos de gainage avec l’aide du swissball. C'est certainement très efficace mais  je préfère m’orienter pour les jambes vers des exos plus classique et certainement plus parlant pour beaucoup. Ci joint un enchaînement proposé par Joe Friel: squat ou leg, jump box, sprint. 


Par contre il ne faudra jamais oublier d’entretenir ce renforcement toute la saison par un petit rappel par semaine. Comme toujours en entrainement quand on arrête un stimulus, on le perd ! Cette réflexion s’applique d’autant plus à ceux qui passent l’hiver en salle de muscu à pousser de la fonte en espérant prendre de la force. Alors oui c’est possible mais il faut continuer toute l’année pour continuer d'en retirer tous les bénéfices. Après un bon mois de PPG alors oui on peut reprendre le chemin de la route.

Sur ce point je tiens à reprendre l'approche de reprise en se basant un livre de Joe Friel : Powermeter Handbook.


 Il reprend les concepts  FTP de Coggan pour déterminer les zones de puissance d’entrainement mais avant cela il se focalise sur la fréquence cardiaque. Et oui vu la période, on peut d’avantage se permettre de travailler avec. Les exos faisant appel à du fractionné ne sont pas encore majoritaires et donc les capteurs ne sont pas encore d’une grande utilité pour ça. Mais on va tout de même continuer à regarder la puissance pour valider que cette dernière monte pour une même Fc dans les semaines avenir. Premier test à faire : un bon 30 min à fond où on retiendra la fc moyenne sur les 20 dernières minutes. Sa sera la FC au seuil ( LTHR : lactate threshold heart rate). A partir de là on aura une zone d’endurance basse entre 81 et 85 % de LTHR et haute entre 85 et 89 % de LTHR. Les sorties dans le but de développer l’endurance seront faite au début sur la zone 81/85 % en essayant de maximiser le temps dedans (parcours adaptés). Peu importe la puissance, on focalise sur la fc sur cette plage. Au retour d’une sortie on vérifie son indice d’efficacité à l’aide de plusieurs concepts et du logiciel WKO. 

 En divisant la puissance normalisé moyenne par la fc moyenne de la zone sélectionnée, on obtient  l’EF : Efficiency factor. En accumulant des heures et en comparant d’une semaine à l’autre cet indice doit monter. Cela veut dire que la puissance s’améliore. Quand il commence à stagner (6 à 8 semaines) c’est que la phase foncière n’est pas loin d’être acquise et que l’on peut passer à plus intense.
EF

 L’autre concept intéressant est le découpling ou Pw :HR dans wko. En sélectionnant une zone de son tracé, on vérifie comment dérive la fc pour une certaine puissance. Plus la Fc est stable pour une même puissance meilleur est notre condition. En dessous de 3 à 5 % de résultat on admet que c’est bon. Ainsi on pourra regarder sur un parcours de 2 à 4 h ce qu’il se passe pour l’endurance. 
EF + PW:HR

Avec EF et pw HR on a donc de sérieux outils pour valider sa progression. La Fc est encore indispensable ! Parallèlement à l’endurance, Joe Friel fait développer la force et vélocité sur cette période. Pour la vélocité et en résumé rapide dès que l’on peut tourner les jambes, il faut le faire ! Pour la force, pas de miracle, si on veut en gagner il faut apprendre à écraser les pédales. Que ceux qui ne jurent que par les sorties sur la plaque à faible cadence passent leur chemin. Ce n’est pas à cette période que c’est le plus utile ! On réservera l’endurance de force ou force sous max surtout au travail préparatoire d’un cycle de  seuil. Ici encore on se sert de WKO pour mesurer ses progrès. Puissance= force * vélocité. La force d’appui peut se mesurer indépendamment grâce au couple en N.m, c’est lui le véritable juge de paix dans la prise de force. Et non la puissance. Alors il faut être capable d’appuyer très fort et ASSIS sur 6 à 12 tours de manivelle, en côte sur un énorme braquet afin de limiter la cadence et donc travailler qu’en force pure. Et là toute la préparation précédente de ppg prend son sens. Sans un bassin bien fixé et des quadriceps+tendons bien aptes  à encaisser ses contraintes, pas de prise de force efficace ! Le couple est donc l’indicateur qui  doit monter de semaine en semaine. Idem quand celui-ci plafonne la force est en place.

Pmax arrêté: 679 w mais 175 N.m, sur 1300 w lancé seulement 130 N.m!



 Ainsi pour Joe Friel avec 2 séances de force max, 2 d’endurances et 2 de récup/vélocité totalisant au moins 12h ou encore 600 TSS/ semaine sur 6 à 8 semaines, on peut vraiment se faire une bonne base.