samedi 30 septembre 2017

Précision des capteurs de puissance en 2017

Bonjour à tous,

Le marché des capteurs de puissance continue d’évoluer avec des offres de plus en plus importantes que se soit sous forme de pédales, pédaliers et même jauges de contraintes à coller soit même. Parallèlement à cela, la guerre des prix entre fournisseurs permet de trouver de plus en plus d’offres entre 500 et 1000 euros.

La précision de mesure semble également s’améliorer avec des tolérances annoncées passant  de +/- 2 % à +/- 1.5 % voir +/- 1 % pour certain modèles ( Vector 3,  P2max NG..).

Précision sur banc de mesure chez P2max
Avant de rentrer dans des comparatifs détaillés, il semble bon de faire un rappel sur l’intérêt d’un capteur de puissance. C’est un secret pour personne, quand on débute en entrainement, la marge de progression est importante. L’amélioration est facile et quelques soit la méthode choisie, elle fera progresser ( au feeling, cardio, avec plan d'entrainement ou sans). Mais après plusieurs mois ou années de sport et en se rapprochant de ses limites génétiques, la marge de progression se réduit drastiquement .Il faut  alors s’entrainer avec toujours plus de précisions  afin de cumuler plus du temps dans les zones d’entrainements payantes.  Pouvoir s’appuyer sur un capteur de puissance qui délivre la bonne mesure est alors primordiale. Ne pas partir trop fort et mener à bien ses séances qualitatives sera une des clés de la progression. Si votre forme du moment pour un test de 20 min permet d’obtenir 300 watts et en supposant votre motivation, rendement au maximum ce jour là, inutile de faire un essai à 310 w quelques jours plus tard, ça ne passera pas. Mais si ça passe, soit vous avez gagné 10 watts (peu probable) soit une des 2  mesures sur 20 min n’était pas la bonne. Mais il est aussi tout a fait possible que les 2 mesures soient dans la tolérance annoncée du capteur de puissance et que la vraie mesure était à 305 w. Dans ce cas, les deux tests sont bons. Pour le même ressenti d'effort vous obtenez 300w ou 310 w affichés au compteur. Ceux qui s’entrainent avec un capteur de puissance depuis de nombreuses années savent combien 10 watts de trop peut tout faire basculer un test ou nuire à une séance d'entrainement quand on joue avec ses limites.
+/- 2 % est donc la tolérance maximum mais il est bon de savoir comment le capteur évolue dans cette tolérance. En effet si votre capteur doit calculer 305 w réel et affiche entre 302 et 308 w la plupart du temps, il est donc très bon. Si les 2 % ( 299w / 311w) sont souvent atteins voir un peu dépassé , il devient difficile de s’appuyer dessus pour un entrainement en précision.  C’est ce qu’a voulu vérifier une étude sur 54 capteurs du marché dont on trouvera le lien ici.

Le principe de l’étude était de faire rouler plusieurs cyclistes sur un tapis incliné. Chaque cycliste était retenu par différentes masses et s’il ne pédalait pas,  il était entrainé vers l’arrière du tapis et devait donc fournir une certaine puissance pour rester sur le tapis. 



Avant de parler résultats, on retiendra que 4 marques sont largement représentées: SRM, Powertap, Quarq et Stages. Verve, Vector Garmin, Power2max, Rotor sont en nombre insuffisant pour faire des statistiques solides.



Des 4 marques représentées, SRM semble la plus précise. Quasiment tous les SRM sont sous les 1 % de précision ( comme annoncé) dont 4 frôlant les 0.3 % !  Powertap est très bien placé aussi avec tous les capteur sous les 1.5 % annoncés.  Quarq semble validé également même si un des modèles sort des tolérances. La lanterne rouge revient à Stages avec des variations jusqu'à 6 % et une grande dispersion. Verve semble performant ainsi que Rotor  ( < 1%) mais comme déjà dit plus haut le nombre de modèles testés est  faible.

Variation de mesure autour de la valeur étalon, base large et proche de 0 %= capteurs précis
Le magasine Tour int a lui aussi fait des tests avec les derniers capteurs du marché. Pour cela ils ont réalisé un banc de mesure capable de comparer 2 pédaliers entre eux. Ils sont parti d’un capteur référence ( Verve infocrank ) et comparé tous les autres par rapport à celui-ci.

Un capteur référence ( cercle rouge) vs un autre
Les résultats sont représentés pour 5 marques ci dessous: QUARQ DZERO, Rotor 2INPOWER, SRM Origin, P2MAX NG, VERVE infocrank

Comparaison des capteurs entre eux
On note que pour la référence choisie ( Verve), le 2 eme capteur ne semble pas délivrer la même mesure. Les autres capteurs ont suivi une pente différente avec l’augmentation d’intensité. Le test n'indique malheureusement pas comment la tolérance de chaque capteur évolue en  multipliant les tests. 

Dans les autres modèles testés, les Vectors 2 sont recalées. On sait que la précisions de mesures dépend beaucoup du couple de serrage et de la calibration fastidieuse associée. Tout l'inverse des Powertap P1 très simple d'installation et délivrant une mesure fiable. 
Vector 2 recalé, Powertap P1 jugées très précises.
Le plus mauvais capteur reste Stages jugé inapte à sa fonction première de mesure de puissance…



Le banc proposait aussi des simulations de changement de température avec une variation rapide de 15 degrés. Quarq malgré des bons résultats dans le comparatif n’a pas réussi le test en chutant de 20 watts dans ses mesures malgré les jauges de contraintes compensant les changements de températures.


Une autre étude disponible ici ,  également faite sur tapis roulant, est celle réalisée par A.Bouillod  pour la FFC. Il a comparé SRM, Powertap,  Vector 2 et Stages a différents niveaux d’intensités et cadence. La référence choisie était le SRM.

Précisions de mesure, des différences suivant les capteurs et l'intensité/cadence. 
Comme on peut le voir, Powertap évolue dans une fourchette de +/- 3 % ( 10 w) autour du SRM , Vector 2 sous estime un peu plus par moment et c’est surtout Stages qui sort complètement de la tolérance admissible pour un entrainement avec la puissance avec par moment des différences de 60 watts !

Comme mis en avant par Tour Int et le changement de température, rien ne remplace des tests terrain pour être sur de la précision d’un capteur de puissance. Le lissage plus prononcé du coup de pédale  sur tapis ou home trainer peut réduire les écarts entre capteurs. Il faut donc aussi valider des capteurs sur le terrain même si c’est moins facile. Les vibrations, les variations permanentes de l’intensité, de températures en extérieur rendent les calculs beaucoup plus complexes et peuvent entrainer des surprises par rapport à des résultats en intérieur. 

Dans les comparatifs de capteur de puissance,  le blog le plus fournis en mesure est celui de DC Rainmaker. 
Les derniers tests disponibles.
Il test quasiment tous les nouveaux produits et les comparent avec des références existantes. Ainsi pour tester un nouveau pédalier capteur de puissance par exemple, il va également enregistrer les données avec un powertap G3 ainsi que des Pédales P1. 

Courbes de puissances superposées par DC Rainmaker: DZero vs P1 vs G3

Rien de tel que multiplier les mesures pour se donner une idée de la précision d'un capteur. L’auteur analyse le comportement des capteurs sur home trainer ainsi que sur des sorties route. L’analyse reste globale et ne rentre pas dans les détails. Il propose maintenant quelques zooms sur certaines accélérations, courbes superposées et PPR de la sortie.  On peut aller plus loin dans l’analyse car il laisse maintenant à dispositions les fichiers des ses comparatifs. Ainsi j’ai pu analyser ses sorties pour 3 capteurs testés : Les Vectors 3, Pédales Assioma, Quarq DZERO.
J’ai pris des durées au hasard et analysé avec WKO4 les watts délivrés par chaque capteur au même moment. 

Analyse des fichiers DC Rainmaker lors de ses tests. 
J’ai choisi le Powertap G3 en référence puisqu’il est présent à chaque test. Bien sur on connaît les limitations du G3 dans un comparatif. La précision de mesure du moyeu en lui même est bonne mais l’usure, la lubrification et la position de la chaine sur la cassette peuvent engendrer des pertes par friction donc des variations de mesures d'un comparatif à l'autre ! 

Test Vector 3
Pour les Vector 3 , il est peut être encore un peu tôt pour se prononcer mais son test du 06/08 semble prometteur. En effet elles semblent suivre de prêt le G3. On peut remarquer que le 3 ème capteur du comparatif, un 4 iiii, ne semble pas suivre les 2 autres et sort à plusieurs moments de sa tolérance annoncée ( jusqu’à 8 %) .

Vector 3 vs Powerpat G3 vs 4iiii
Pour le test des pédales Assioma, Powertap G3 et pédalier P2MAX NG ECO faisaient parti du comparatif. Les données semblent bonnes, les 3 capteurs évoluent dans une plage de +/- 2 %.

Pédales Assioma VS PT G3 vs P2MAXNG

Dernier comparatif avec le test du QuarQ DZERO, il a utilisé son G3 et les pédales P1. Les résultats semblent montrer une certaine générosité dans la mesure comme les P1 également par rapport au G3. Cela peut sembler logique si on repense aux pertes possibles par frictions au moyeu. Dc Rainmaker semble d’ailleurs le préciser dans ses commentaires où la propreté et l‘état de sa chaine laissait à désirer ce jour là.  Dommage ! 

Quarq D ZERO vs PT G3 vs P1
Dommage aussi qu'il ne monte jamais de pédalier SRM dans ses comparatifs pour valider d'autres capteurs comme des pédales par exemple. J’avais testé mes P1 ainsi et pu m’appuyer dessus pour tester ensuite Rotor 2Inpower et Power2max NG.

SRM vs P1
Tous ces comparatifs montrent que la précision des capteurs semblent s'améliorer avec la sortie des derniers modèles.  C’est une bonne nouvelle et chacun choisira en fonction de son niveau d’exigence et de son budget. Dc Rainmaker semble satisfait quand le capteur est à +/- 2 %. De mon coté et suivant les clients j’aime pouvoir m’appuyer sur des chiffres exactes. Quand un coureur se test pour chiffrer une progression de la saison, c’est toujours regrettable d’avoir un test faussé parce que le capteur était ce jour là sur la tolérance basse et on aura mis le mauvais résultat sur le compte d’une journée de petite forme...

Pour finir avec la précision des capteurs et pour reprendre le slogan ‘ quand chaque watt compte’, je recommande toujours  SRM pour s’entrainer au watt prêt. Pour cet article j’ai encore refait un test comparatif sur ma montée référence par une journée sans vent, température stable à 20 degrés et en contrôlant le poids montant. 11’46 pour 264.2 watts moy  vs 11’43 pour 265.3 watts moy. Les 3s gagnées dans la deuxième montée sont bien du à 1 watt de plus et 200 g de moins de déshydratation (ne pas tenir compte des km et vitesse donné par le GPS en forêt). 

2 montées quasi identiques.
Dernier point quand on change de capteur, comment être sur que le nouveau capteur délivre la même mesure que l'ancien? la première étude l'a analysé et on peut remarquer une assez grande dispersion d'un capteur à l'autre chez le même fournisseur. Même chez SRM, cela semble fluctuant.. Tour int et son test comparatif a pu aussi le constater entre les 2 modèles Verve.

Justesse de mesure des capteurs
Seul SRM permet aujourd'hui de contrôler soit même la bonne justesse de son capteur en suspendant des poids étalon sur les manivelles et si besoin corriger son calcul interne ( la pente ). Il sera alors possible de modifier la mesure watt par watt ( unique) et retrouver ses repères. Il possible sur d'autres capteurs de constater des écarts mais rien ne peut modifier le calcul des watts précisément. Ceci dit pour les systèmes avec des jauges de contraintes sur les manivelles ou les pédales, il sera possible de modifier l'affichage en jouant sur la longueur de manivelle. En rentrant par exemple 172.5 mm au lieu de 170 mm, le capteur se trompera de 1.5 %, soit 4.5 w à 300w, ça peut permettre de se rapprocher de ses anciennes valeurs mais pas au watt prêt encore une fois. 

Pour conclure, le choix d'un capteur dépends bien sur de beaucoup de paramètres. Précisions, prix, fiabilité, qualité du SAV... Chacun aura des priorités par rapport à tout cela et choisira en conséquence. Si on parle uniquement précision, thématique première de cet article, SRM s'impose dans tous les tests.







lundi 11 septembre 2017

Test lubrifiant Ceramicspeed UFO DRIP

Salut à tous,

J’ai pu tester le tout dernier lubrifiant de Céramicspeed: l’UFO drip. Le produit n'est pas encore disponible mais une bouteille avait été mise de coté pour moi à l’Eurobike. Merci à Jason Smith (le développeur) d’avoir pensé à moi ! J’avais déjà parlé de cette nouveauté ici, il restait maintenant à l’essayer et voir si les qualités annoncés en terme de lubrification et de rendement étaient au rendez vous.

Pour cela j’ai commencé par le test d’une chaine lubrifiée avec du Finish line Ceramic wet. La chaine est une Dura ace 11 v de 1000 km. Avant tout essai,  il convient de bien nettoyer la chaine. J’ai utilisé l’ultrason et un produit spécifique pour obtenir un parfait dégraissage. Pour s’en convaincre il suffit de voir ce qu’il peut encore sortir des maillons d’une chaine simplement dégraissée avec une brosse et du produit classique !


La chaine était ensuite séchée puis enduite de Finish line. Pour la mesure j’ai utilisé un Powertap G3+ SRM pour quantifier la perte par friction entre le pédalier et le moyeu. 

SRM + Powertap G3
La même chaine était ensuite denouveau dégraissée aux ultrasons et cette fois enduite de l’UFO drip. J’ai appliqué généreusement le produit sur les maillons comme préconisé en utilisant 10 ml d’UFO ( bouteille de 180 ml). Le produit avant séchage est très liquide, il faut donc y aller avec douceur lors de l’application sous peine d’en renverser à coté. Après une nuit de séchage on retrouve une chaine bien propre mais qui produit quelques copeaux de cire blanche sur les premiers tours de manivelles ( comme les chaines traitées Céramicspeed). Il faut la roder sur quelques kilomètres pour qu'elle soit parfaite, l'excédent est éliminé ainsi et ne produit pas d'amas disgracieux dans les galets de dérailleurs par exemple ! 

Le produit sèche très rapidement après application.

Quelques copeaux de cire apparaissent pendant le rodage.

Les  tests ont été fait en extérieure dans ma montée test du Salbert. En comparant Powertap, SRM, calcul mécanique théorique,  il a été possible de constater si un lubrifiant était plus performant qu’un autre.
 Pour rappel le tableau de mesure Friction Fact indiquait 2.3 watts d‘écart entre les 2 lubrifiants sur une chaine propre. 

UFO vs Squirt vs Finish line vs Hydro dynamic Muc off
Pour les mesures je précise que je suis resté quasiment sur le même braquet. En effet il ne faut pas oublier que les pertes par friction d’une chaine évoluent en fonction des braquets choisis comme il est rappelé sur le tableau ci dessous.

Rendement 53x19 / 11x28 . Document Friction Fact

Pour aussi faciliter la mesure des watts et limiter les sources d’erreurs des capteurs, je suis resté sur un cadence assez faible proche 65/70 tr/Min ( Cf J.Pinot pour les préconisations) .

J’ai réalisé 2 montées tests pour chaque lubrifiant, les résultats sont dans le tableau ci dessous.

Finish line vs UFO
On peut constater qu’il y a une perte d’environs 5 watts vers 300W entre SRM et Powertap pour le Finish line et seulement 3 watts  pour l'UFO. Avantage UFO pour 2 watts donc! On remarque que sur la journée du 05/09, le capteur Powertap m’a indiqué beaucoup plus de perte sur la deuxième montée. Pourtant le chrono et les watts mesurés par le SRM sont identique. J’ai 296 watts SRM pour un chrono de 10’42 dans les 2 montées. Le calcul théorique permet à chaque fois de confirmer les écarts ( si température stable et vent limité), c'est donc bien le Powertap qui n'avait pas la bonne mesure...j'y suis retourné 2 jours plus tard pour confirmer les écarts entre SRM/Powertap et UFO.

Mesure Powertap

Mesure SRM

Au retour on peut constater la différence de propreté des 2 chaines. En version Finish Line, on retrouve une chaine noircie et salissante au touché. 

Finish line 50 km
Tout l’inverse de l’UFO où elle reste très propre et sèche. J’ai depuis réalisé 200 km avec la chaine et la photo du jour confirme bien qu’il n’y a toujours aucune saleté dessus. Elle paraît comme neuve, même après 200 km. 


UFO: 200 km

Sans pouvoir valider les écarts annoncés par Friction fact sur l’affaiblissement du rendement des autres lubrifiants avec la saleté, il faut reconnaître que c’est un vrai plaisir d’avoir une chaine qui reste propre et performante. D'ailleurs il suffit de remettre de l’UFO sur la chaine pour prolonger le rendement, pas besoin de la nettoyer d’après les préconisations. Le lubrifiant est de plus donné pour toutes conditions  sèches, humide, boueuses  ( VTT ou route). Une réelle avancée dans ce domaine ! 

jeudi 31 août 2017

Lubrification des chaines de vélo: point 2017 et nouveau produit UFO Drip

Salut à tous,

L’Eurobike est en cours et un nouveau produit a retenu toute mon attention. Céramic Speed en collaboration avec Jason Smith (anciennement Friction Fact), annonce un lubrifiant pour chaine de vélo dépassant tous les autres. Il s’agit de l’UFO Drip.


C’est un produit à base d’une dizaine d’éléments (paraffine, huile...) permettant de protéger la chaine en diminuant la friction mais dont la formulation exacte restera secrète.  Cette annonce s’accompagne de nouvelles données comparatives avec la concurrence grâce aux benchmark réalisés sur le bancs de mesures Friction Fact. Elle est riche d’enseignements et demandait bien que l’on s’y attarde un peu.

Les conditions de tests restent identiques aux précédentes déjà publiées et dont j’ai relayé plusieurs fois les informations. Un banc de mesure entraine un plateau de 53 dents à 95 tr/min et applique une charge équivalente à 250 w sur des chaine 11 v . 


Ces dernières ont été parfaitement dégraissées aux ultrasons sur lesquelles ont été ensuite appliqué les lubrifiants.

Premier bon point pour l’UFO, il devance même le Squirt lub réputé être le plus rapide des lubrifiants du marché.

UFO vs Squirt vs RR extreme vs Hydro Dynamic

On peut se donner une idée plus précise de la performance des autres lubrifiants du marché avec le nouveau graphique ci dessous. Le dernier Muc Off hydrodynamique n’est pas très bien placé surtout par rapport à son prix de vente !

Le récapitulatif complet
Mais l’important pour un lubrifiant n’est pas une mesure en labo où aucune saleté ne vient se prendre dans les maillons de la chaine. Il est important de connaitre le rendement après de nombreux kilomètres en conditions extérieures. C’est ici que les enseignements des nouvelles mesures deviennent très intéressants.  Pour cela des ‘ contaminants’ ont été introduit sur la chaine pour simuler les éléments rencontrés sur route.


 On peut voir que l’UFO est le seul lubrifiant où la friction s’améliore avec le temps. Les particules n’adhèrent pas ! Tous les autres perdent rapidement 2 à 3 watts voir même beaucoup plus ! J'avais moi même un sérieux doute sur l'efficacité du Squirt lub avec des maillons  qui semblaient collés après quelques sorties mais il faut reconnaitre que ce dernier s'en sort très bien face à la concurrence



Un des lubrifiants les plus utilisés sur le circuit pro, le Morgan blue race oil perds 4 watts d’efficacité à 250 watts  soit plus de 6 watts pour un pro pédalant à 400w !  On ne parle plus de gains marginaux à ce niveau là mais carrément de 20 à 30 s de mieux possible sur un col de 30 min en fin d’étape !

L’autre point fort du produit semble l’absence de nécessité de nettoyage régulier de la chaine pour conserver du rendement. Une expérience sur 1200 km sur route avec une application tous les 200 km semble prouver que la chaine conserverait une perte par friction inférieur à 4 watts ( 3.78 w initialement)  

Une autre mesure intéressante concernant la friction est le bruit de la chaine, d’après leur mesure, si cette dernière fait du bruit c’est que le rendement est bon ! on aurait peu croire le contraire.
Bruit vs watts
On pourra retrouver tous les détails et rapports de tests sur le site : http://www.friction-facts.com/ufodrip . Merci à Jason Smith pour les informations complémentaires. Il ne reste plus qu’à tester par soit même. J ‘espère pouvoir avoir un échantillon d'UFO rapidement ! J

mercredi 5 juillet 2017

Tour de France et Planche des belles filles 2017: quel meilleur chrono ?

Salut à tous,

Aujourd’hui le Tour arrive au sommet de la Planche des Belles Filles. Le record de C.Froome de 2012 est pour le moment de 16’11 au panneau officiel et 16’23 pour le calcul de puissance retenu.


Avec mon calculateur et peu importe si la réalité n’est pas tout à fait exacte, cela représente 441 watts à développer pour rouler à 21.2 km/h moy. Je vais m'en servir pour voir ce qu’il est possible de gagner depuis 2012 avec les progrès du matériel à cette vitesse et niveau de puissance.



Comme le rappel Tour int dans son dernier numéro, les résistances à vaincre en côte sont du aux poids du coureur et de son vélo, à la résistance au roulement, au vent et aux pertes par friction. Je pars sur un jour sans vent pour simplifier les calculs. La météo en annonce très peu de plus.

Source Tour int, vélo à 6.8 kg pour tous.
Les vélos feront tous 6.8 kg pour ce jour et à cette vitesse de 21kmh, il sera difficile de faire une différence sur l'aérodynamisme entre un vélo profilé de 2012 vs 2017. Tour int a fait quelques calculs comparatifs et estime le gain à 3 s entre le Dogma F10 de la SKY et le Canyon Ultimate CF SLX de Movistar sur 8 km final de l’Izoard….


Je suppose qu’ils ont pris une vitesse équivalent à 6 w/kg pour le final à 7.5 % ce qui représente également 21 km/h . Pour en revenir à la grimpée du jour et comme elle est un peu plus courte, on peut certainement estimer et retenir un gain à 2 s entre le Dogma 2012 ( équivalent Ultimate actuel en scx) et le  F10 de 2017.

Concernant les pertes par friction, on peut penser que les grosses équipes seront toutes équipées en roulements céramiques et que c’était déjà certainement le cas des SKY en 2012. Le gain peut venir des galets de dérailleurs surdimensionnés disponibles depuis 2 ans. D’après Friction fact, il serait proche de 1 à 1.5 w vers 250 w comparativement à un ensemble céramique 11 dents et 1.75w vs des galets classiques. 
Galets oversize vs traditionnels
Je retiendrai 2 watts possibles à 440 w en supposant que la SKY en soit équipée. Pour les chaines, il faudra une chaine neuve, rodée et idéalement triée en amont sur un banc de mesure car comme je l’ai démontré ici, on peut trouver 2 watts de différence entre bonne et mauvaise chaine du même fabricant à 250 w . Wiggins avait fait trier toutes ses chaines pour garder que les meilleures pour son record de l’heure. A 450 w, cela peut représenter 3.5 w !  

Rendement chaine différentes séries / fabricants.

 Derniers point selon moi qui peut avoir son importance, la résistance au roulement. Beaucoup d’équipes sont équipées des Continental Pro LTD.  Ils ont certainement évolués depuis 2012 quand on voit les progrès des pneus et des gommes sur la résistance au roulement en 5 ans !  On pourrait éventuellement peser la dotation et mettre également de coté les plus légers donc présentant une bande de roulement pas trop épaisse…on imagine que la dotation est déjà optimisée. Malgré tout je rappel que 20 g en plus pour un même pneu ( 5 % de tolérance de fabrication) peut rajouter 1 bon watt de roulement. Les largeurs des pneus/boyaux ainsi que leurs pressions résultantes ont aussi bien évolué. On sait aujourd'hui qu'il y a des pressions à ne pas dépasser dites de décrochages ( surtout sur un macadam montagne présentant des passages rugueux). 

Décrochage rendement vs pression vs terrain

Il faudra donc trouver le meilleur compromis entre pneu pour le terrain, poids du coureur, habitude du coureur ( danseuse donc pression à adapter sur l'avant). Je reste persuadé que depuis 2012, il y a 3 à 4 watts d'économisés sur la résistance au roulement dans sa globalité et à 21 kmh pour une équipe comme la SKY.  Petit aparté avec le sol granuleux en montagne…Sur le graphique ci-dessus ( source Tour Int ) on peut voir qu’une paire de pneus référence comme le GP4000S 2 25 mm perd 10 watts à 35 kmh entre un macadam lisse et un sol rugueux alors que le Michelin compétition n’en perds que 7 !  Là aussi il peut être intéressant de choisir le bon pneu en fonction du type de bitume.

RR bitume lisse vs granuleux, Tour int. 

 Il serait trop facile de comparer avec les extrêmes dans toutes ces propositions mais la Planche sera montée à fond aujourd’hui présentant ainsi des vitesses de déplacements et des puissances très élevées permettant de faire des petites différences avec le matériel. En prenant un gain moyen de chaque proposition, on peut penser que 8 à 10  watts entre aéro, roulement, friction ont été économisés depuis 2012. 8 watts et d’après le calculateur permet de faire passer la vitesse moyenne de 21.2 à 21.5 kmh soit une douzaine de secondes si le poids montant et puissance sont identiques à 2012. Avec quelques watts en plus pour Froome et ses adversaires, il n'est pas impossible de passer sous les 16 min si tous les principaux leader font la montée à 100 % du début à la fin. Réponse toute à l'heure.