Salut à tous,
J’ai reçu le dernier livre de Véronique Billat «
VO2 max à l’épreuve du temps »
et je vous donne mes impressions sur cet ouvrage. Ce dernier propose d’améliorer
le fameux VO2 max, véritable marqueur de
la performance chez les sportifs, en proposant une nouvelle vision dans l’entrainement.
L’auteur démontre comment, autour de variations de vitesse ou de puissance, il est
possible de repousser le temps de soutient à VO2max mais aussi de dépasser sa
valeur référence pendant l’effort.
V.Billat part du principe que, lors d’un test triangulaire
ou rectangulaire de détermination de VO2max, les facteurs de cause d’arrêt sont
multiples : essoufflement maximum, douleurs musculaires, perte de force.
Ainsi, quand la consommation de VO2 atteint son maximum, elle finit par chuter
drastiquement si on maintient encore la
puissance. Le sportif n’utilise pratiquement plus que la filière anaérobie pour
soutenir l’effort et le test se termine très rapidement, en général ! La
valeur maxi de VO2max atteinte avant sa chute, est celle retenue comme
référence avec sa correspondance en VMA ou watt suivant le test.
Son premier postulat réside dans le fait qu’en modulant la puissance, quand VO2max est atteint, il est possible de repousser le temps limite à VO2max. Ainsi par un jeu de
décélération pour récupérer, puis de ré- accélération, il est possible de
rester à VO2max de 3 à 8 fois plus longtemps que lors d’un test rectangulaire
où l’athlète serait resté en moyenne 5 min à PMA. Sur cette étude, on peut voir
les résultats sur 10 cyclistes ayant une VO2max entre 45 et 70 ml/kg/min . Le graphique ci-dessous, issu de l’étude,
montre un cycliste du test ayant une PMA
de 400 watts ou 58 ml/min/kg atteinte sur un
cp 4min (courbe noire).
Plus tard, on
lui fera essayer le concept de
décélération (courbe grise). Après 2 min@ 400w où il atteint VO2max, on lui
baisse progressivement les puissances en contrôlant la réponse de VO2max. Si
cette dernière baisse trop, on lui dit
de ré- accélérer. Ainsi on s’aperçoit, qu’en modulant la puissance, le plateau
de VO2 max est maintenu jusqu'à 16 min pour l’athlète et jusqu'à 26 min pour les meilleurs sujets (suivant
l’endurance de ces derniers) !!
Mais
V.Billat va plus loin. Elle montre qu’en jouant sur les
accélérations/décélérations de vitesse ( pour la course à pied) ou puissance en
cyclisme pendant la séance, on peut dépasser le VO2max relevé lors d’un test. S’entrainer en accélération et non plus en
vitesse constante…Et pour accélérer rapidement, accrocher VO2max et tenir les
enchaînements, il faut de bonnes qualités
de force max (force/vitesse)
et sous max (endurance musculaire, tolérance à l’acidose).Autrement dit, pour
avoir des gains de VO2max, il faut être capable d’agir sur l’accélération de
cinétique de VO2 vers VO2max puis tenir les enchaînements!
En course à pied, on peut accrocher le VO2max en moins de 10
s à 200% de VMA ! Sur le graphique ci-dessous, on voit le protocole
d’accélération/décélération très fort au début, puis se réduisant pour tenir l’exercice
un minimum de temps pour dépasser le VO2max.
Données volontairement masquée... |
Basé sur les
variations de force/vitesse, le dosage
du temps d’accélération deviendrait le graal de l’entrainement dans la
conso d’O2!
Sur l’exemple ci-dessous, un
athlète a été mesuré sur un test triangulaire à 300w de PMA et 42
ml/kg/min. Après 5 min autour d’accélérations et de décélérations proches de la
PMA, il dépasse de 20 % sa VO2max lors de la 2ème décélération
justement ! Cela parait impressionnant, mais je
ne voudrais aller plus loin dans la réflexion…
Le dépassement de VO2 max, échelle de temps volontairement masquée. |
V.Billat parle aussi l’efficacité des fameuses séances de VMA/PMA 30s@100%/30s @50%. D’après ses
découvertes, ça serait d’avantage les 5s d’accélération pour atteindre PMA et
les 5 s de décélération pour la récupération qui auraient plus d’impact sur la
VO2max que réellement le temps de soutient sur 30s !!!!! Les séances de types 15/15 seraient encore
plus efficace. Par contre elle préconise de baisser drastiquement le volume
d’entrainement pendant ces cycles de VO2max assez sollicitant, pour pouvoir les
assimiler. Comme souvent la fraîcheur de l’athlète, ses capacités de
récupération et sa préparation en amont (endurance de force , force max …)
comme déjà cité seront les clés pour soutenir son concept de VO2max par
accélérations.
Bref il y a encore de quoi dire ! J’ai vraiment fait un
résumé très rapide des principes de son livre et les puristes devront se le
procurer pour bien le comprendre ( elle va très loin dans les détails, vraiment pas simple à lire…) mais
aussi voir tous les multiples exemples donnés. Malheureusement très peu d’exemples
de séances sont chiffrés complètement. En effet V.Billat compte encore financer
de nouvelles études avec son centre de recherche. Elles proposent ainsi à ceux qui veulent essayer son concept nommé R2PA de faire
un bilan exact de leurs capacités. Ce bilan permettra ainsi de déterminer quelle cinétique d’accélération/décélération sera
à mettre en place sur des séances bien
définies en fonction de son potentiel. A
voir également dans ses travaux et recherche très orientés course à pied
comment retranscrire cela le plus efficacement possible au cyclisme. Un bon
sujet de recherche pour le COPS de Besançon ! (clin d’œil à J.Pinot,
F.Grappe et A.Bouillod qui auront bientôt un métamax en main !)
ah ben toi quand tu expliques/traduis, c'est vachement plus clair :)
RépondreSupprimermoi j'ai décroché à cause du style et des digressions inutiles au propos
http://www.nfkb0.com/2013/11/10/vo2-max-a-lepreuve-du-temps-de-veronique-billat/
Oui pas simple de s'y retrouver. Je m'y suis repris à plusieurs fois et heureusement que j'avais des bonnes notions sur physio sportive et test à l'effort en tout genre! Mais Malgré tout il y a pas mal de points que j'ai pas pu comprendre notamment la 4 ème dimension dans la VO2max, l'évolution de cinétique cubique.... alors là....
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerj'aimerais savoir d'où vient cet emphase sur la Force Max en relation avec le cyclisme. Les Français qui s'impliquent dans le domaine du sport semblent souvent mettre l,accent sur cette composante alors qu'ici en Am. Du Nord et dans les autres références anglaises, peu d'impotrance y est accordée. Je sais que Grappe aussi en parle parfois.
Des références?
Merci!
Bonjour, en effet il ne faut pas espérer directement un transfert de force max vers la PMA par exemple. Mais en poussant plus loin, on s'aperçoit que la force max permet de recruter plus de fibres musculaires à chaque coup de pédale et ainsi améliorer son rendement énergétique par une meilleure synchronisation des unités motrices. Ainsi pour une même VO2max de 60 par exemple, 1 % de rendement permettra de gagner 15 watts de PMA ! . De plus être capable de sprinter plus fort fait partie intégrante des qualités à avoir en cyclisme. Cela peut permettre d'accélérer plus facilement sur les relances dans les courses, moins subir mais aussi dans les exos de fractionnés, donc et pour en revenir à ce post, influencer d'avantage la Vo2max en supportant mieux les accélérations...
RépondreSupprimerBonjour et bravo pour vos analyses.
RépondreSupprimerJ'aurai aimé avoir votre avis sur la planification du travail des différentes filières non pas de facon hebdomadaire (exemple: mardi FV,mercredi endurance, jeudi PMA...) mais en bloc ( Travail unique d'une filière sur 3 semaines)
Il y avait un article intéressant sur des résultats maximisés dans un Sport et Vie cet été.
Bonjour, Entraîner une qualité se fait obligatoirement par une répétition de séances rapprochées. On parle souvent de 2 à 3 séances par semaines et au moins pendant 3 semaines pour que cela soit efficace. Mais ne jamais oublier les autres qualités qui doivent être entretenues au moins une fois par semaine en rappel pour ne pas perdre! Ensuite bien penser à faire régulièrement des périodes plus light pour assimiler le ou les cycles précédents. Tout cela reste à individualiser en fonction des qualités et passé de chacun.
RépondreSupprimerquestion de naïf que je me pose : est-il établi de manière certaine que la meilleure manière pour développer son VO2Max est de s'entraîner le plus longtemps possible à un haut pourcentage de ce dernier, ou bien cela reste-t-il essentiellement un postulat ?
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerCumuler du temps de soutient à VO2 max semble efficace. Le fameux Gimenez de 45 min est basé sur le même principe: s'il est bien calibré je pense que les 15 à 20 dernières minutes se font à VO2max. D'après V.Billat il semble possible d'accroché VO2max plus rapidement. Il faudrait faire tout un panel de tests avec différents protocoles/ exos type pour voir lesquel permettent les meilleurs temps de soutient. Certainement qu'avec la généralisation d'analyseur portable de VO2max comme le Metamax, il sera possible d'avoir plus d'études/retour prochainement. Alban
Voici sûrement une question fort bête: comment appliquer les travaux de Véronique Billat pour la course à pieds quand les seules mesures disponibles pour le coureur sont la VMA et le % de FCMax? Je n'ai pas lu le livre mais j'envisage son achat d'où mes questions par rapport à mon sport de prédilection.
RépondreSupprimerBonjour, le livre de V.Billat est avant tout tourner pour la course à pied. Il est relativement théorique, difficile à comprendre...Heureusement il a quelques exemples...Ses concepts sont applicable surtout quand on connait sa VMA, ensuite sans capteur de VO2max, il faut bien se connaitre et rester à VO2max le plus longtemps possible par des suites d'accélération/déccélération. Bref pas simple sans être dans un labo!
RépondreSupprimerMerci de votre réponse et pour vos publications sur ce blog. A ma connaissance courir à VMA à comme objet de développer son VO2max sans qu'il y ait plus de connexion entre ces deux paramètres si ce n'est que l'accroissement de l'un engendre l'accroissement de l'autre. Aussi prendre comme élément structurant de l'entraînement le VO2max (c'est-à-dire l'élément mystérieux et invisible car non mesurable par le commun des mortels) est bien mystérieux...Je pense effectivement que la théorie ou ce que l'on a compris doit passer par le filtre des sensations (en soit c'est juste un peu plus obscur que ce que nombre de coureurs pratiquent déjà à travers les séances de fartleck: il faut se connaître!).
RépondreSupprimerSalut à tous,
RépondreSupprimerTrès intéressant.
Je n'ai pas lu le livre de Véronique BILLAT mais les changements d'allure sont réputés pour accroitre les temps de soutien d'un effort. Bernard FAURE en parle depuis très longtemps. La méthode Cyrano sur les courses ultra vont dans ce sens. Idem avec le fractionné ou on récupère sur une certaine durée pour poursuivre des efforts qui seraient impossibles en continu. L’application des recherches de Mme BILLAT pourrait se faire en course ou après des efforts soutenus intenses on récupère un tout petit peu (0,5 Km/h en moins semble suffire) sur quelques secondes. Je sais que pour moi, cela marche très bien sur des courses de 10K ou semi, idem à l’entraînement sur des séances de résistance douce plus ou moins en continu.
Bonjour
RépondreSupprimerJe ne partage pas votre avis.
Moi-même équipé en laboratoire avec un Metalyser 3B je vous confirme que avec tout mon respect "les rats de laboratoires" ne sont pas toujours les même que "les rats de compétition" et j'émet de sérieux doute des conditions des tests et sur l'intégrité des sportifs testé pour émettre ces hypothèses.
En effet je pense que vos hypothèses ainsi que celles de VB sont à prendre au conditionnel tant qu'elles ne sont pas scientifiquement prouvées, et sur des sportifs intègres et vérifiés intègres lors des tests...
Bien cordialement
Bonjour, mes hypothèses sont celles de VB, évidemment je n'ai aucun moyen de controle..si vous le dites ( qui etes vous?) c'est que vous avez constaté des résultats bien différents.
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