lundi 23 novembre 2015

Test des pédales POWERTAP P1

Salut à tous,

Après les plateaux C1, j’ai pu tester les nouvelles pédales Powertap P1. Disponibles depuis quelques mois, ces pédales rencontrent déjà un franc succès et il était temps de les tester. L’historique était lourd concernant les capteur de puissance installés dans les pédales ( Vector, Look power..) et le lancement de la version Powertap pouvait inquiéter malgré leur maitrise dans le domaine de la puissance.



Au déballage les P1 se présentent  comme des pédales classiques. Pas de pod, pas de clé spécifiques de serrage, Powertap a réussi le tour de force de tout intégrer dans les pédales. On a du coup un petit embonpoint sur la balance avec 205 g pesé par pédale. Soit 100g de plus que la moyenne des pédales du marché. Après avoir mis les piles AAA dans leur logement, il suffit de monter les pédales à la place des actuelles et c’est presque fini. Il faudra faire une petite correction de hauteur de selle car les cales plus épaisses que les kéo power nécessitent de relever l’assise de 5 à 7 mm.
L’application Powertap permet de vérifier que le dernier firmware (stabilité et précision des mesures améliorées) est bien présent et de mettre à jour si besoin, très pratique !



Le compteur les détecte tout de suite et après avoir lancer la procédure d’étalonnage et rentré sa longueur de manivelle, tout est ok pour partir rouler.
Je les ai monté sur mon pédalier SRM ROTOR et fait plusieurs sorties de tests à tous les niveaux d’intensités en variant les positions comme avec les plateaux C1.


Dès les premiers tours de roues on sent que le produit est très bon. Les pédales suivent à la lettre le SRM en rapidité et qualité de la mesure. La sous estimation est de quelques watts, à peine 1 % ( +/- 1,5 % annoncé)  jusqu'à 350 w, puis on est très proche entre 350 w et 600 w et devient légèrement supérieure sur les démarrage et pic de puissance. A ce niveau on peut se demander si ce n’est pas les pédales qui sont les plus rapide et juste. En effet avec 40 points de mesures possibles sur un cycle de pédalage (construction + principe de l’effet hall décrit un peu plus loin),  la précision est extrême sur les pics de puissance quelques soit le placement de la manivelle.

1329 w P1 vs 1323 w ( 1330 arrondi PC7) SRM
Globalement tous les sprints ont été égaux ou supérieurs avec les P1 Vs SRM. 
Ci dessous les 2 courbes de tous les pics de puissance 1s à 20 min sur une sortie de 1 h30. Les 2 capteurs se suivent de très près.


Pour ceux qui disposent d’un pédalier ovale type Osymetric où les variations de vitesse angulaire sont importantes, les P1 pourront toujours mesurer avec précision la puissance développée grâce au 40 points de mesures. D’ailleurs avec le prochain firmware, il sera possible d’avoir tous ses vecteurs de forces décomposés ainsi que l'orientation de son pédalage comme sur Bike fitting ou système Pionner. Bref pour le moment on peut difficilement trouver un reproche sur la qualité de mesure du produit. Voici quelques schémas détaillés du fonctionnement des P1 ainsi qu'un lien vers le principe de l'effet Hall utilisé grâce aux aimants embarqués sur les axes. 





Concernant l’analyse des fichiers, il est également possible de visualiser sa répartition G/D. Avec WKO 4, l’analyse peut aller assez loin facilement comme avec le graphique ci-dessous où l’on peut voir la répartition G/D en fonction des intensités. 

Répartition G/D + ESIE

Globalement le pédalage est équilibré en endurance I2 et tempo I3  mais en poursuivant un effort vers I4 et I5,  la répartition change. C’est la jambe droite qui fatigue moins vite et prends le dessus sur la gauche donnant plutôt une répartition 47/53 %. Intéressant  mais pas si surpris puisque c’est aussi ce qu’avait relevé l'analyse Bikefitting à Besançon. Il reste donc encore du perfectionnement de mon coté malgré les correctifs déja réalisés lors de l'étude Bike fitting. L’affichage G/D en live sur le compteur a aussi révélé qu’avec la fatigue, et en fin de sortie, la jambe droite prenait aussi le dessus à des intensités plus faible. Un axe de progrès pour l’hiver et peut être renforcer la jambe gauche. Cette analyse relève également la limite des capteurs unijambiste du marché. Les graphiques prouvent que la répartition peut changer d’un jour à l’autre avec la fatigue, la position assis/ danseuse et l’intensité de pédalage. Même si le capteur est fiable en lui même, la machine humaine ne l’est pas toujours ! En partant de ce principe aucune solution unijambiste de mesure de la puissance ne peut satisfaire un entrainement ou des études pointus.

Passages sur pavés, les mesures P1 sont toujours aussi bonnes.

Pour en revenir au poids tournant supplémentaire engendré par les pédales, c’est un faux problème. On se pose rarement la question pour les chaussures par exemple. Entre des Spécialized Sworks et des Sidi Wire , qui sont pourtant 2 chaussures haut de gamme, la différence de poids est de 200g !  FredGrappe l’a aussi évoqué dans son livre,  l’influence sur le rendement de pédalage lié au poids des membres inférieurs semble à démontrer. Et encore d'avantage si l’on parle d’un ajout de  100g par jambe dans le cas des pédales ! De mon coté, je n’ai absolu rien ressenti et si l’on doit calculer une perte, ça sera uniquement les 200g en plus à chiffrer en bosse. Cela représentera à peine 1 watt à compenser si la pente est à 10 % ! 


Pour conclure, la facilité d’installation, la qualité et les possibilités de mesures en font pour moi un des capteurs best seller du marché. Seul petit bémol, la durée de vie des piles semble annoncée à 60h. Mais Powertap confirme qu’il est possible d’utiliser des rechargeables pour limiter le cout, un très bon point ! 

jeudi 19 novembre 2015

Test de rendement gamme Vittoria Graphene

Salut à tous,

J’ai pu tester dernièrement la nouvelle gamme de pneus Vittoria au graphène. Je remercie David Polveroni de m'avoir envoyé en avant première ces modèles (David ayant eu un partenariat à l’année avec le fabricant Italien). Pour les explications et les arguments techniques, Matos vélo a fait un très bon résumé ici. David m’a envoyé le haut de gamme Corsa Speed en 23 mm (pesé 215g), le Corsa 25 mm (pesé 250 g) et le tout terrain Rubino 25 mm (pesé 245 g).  


L’ensemble Corsa 25 mm AR / Speed 23 mm AV donne un look rétro au vélo et fait penser que l’on a des boyaux montés. Au niveau confort avec les chambres à air Panaracer R’air  c’est assez bluffant car le rendu est vraiment bon. Rarement les aspérités du macadam ont été si peu senties sur l’Aéroad.


 Avec 7 bars, le confort est vraiment excellent. Les nombreux jours de vent en rafales n’auront pas permis de tester ces pneus sur le terrain, et de pouvoir les comparer avec les meilleurs du marché ( Continental GPTT et S).  Il a donc fallu que je réalise les tests sur rouleaux avec un protocole à finaliser. Mes premiers essais avaient révélé qu’il fallait absolument maîtriser la température de la pièce et la garder constante à 1 degré prêt. Le tableau ci-dessous montre l’évolution du Crr ( coef roulement) en fonction de la température.

Droite de régression linéaire Crr/temp

Plus la température est élevée et plus le roulement est bon.
Un autre point concernait la zone d’évolution du test sur le rouleau. Comme le montre les photos ci-dessous, il faut absolument rester bien en ligne vers le milieu du rouleau pour ne pas fausser le rendement. On peut avoir 4 à 5 degrés de différence une fois les rouleaux chauds,  entre le milieu et le bord. 

Bords à 16 °C
Milieu à 20/21 °C
Il y a également l’échauffement du pneu et son rodage dont il faut tenir compte. En effet il faut déjà compter 6 à 7 minutes pour que le pneu et la chambre à air montent en température et que le rendement se stabilise. En même temps, un phénomène de rodage se produit. La bande de roulement du pneu, en pression sur les 2 rouleaux,  se polie et son rendement s’améliore de quelques watts. Dernier point, les différents essais ont montré qu’il était plus facile de tenir une cadence, que de tenir la vitesse ou la puissance , ces derniers fluctuant plus vite sur l’affichage des compteurs. Voilà déjà quelques points à connaitre pour réaliser un comparatif répétable.

Contrôle température GP TT à 22.9 °C après test.
Pour le test, les rouleaux ont été réglés sur la résistance 0 pour éviter tout échauffement non maîtrisé du mécanisme de frottement. L’avant du roller a été surelevé de 3 cm pour accentuer la pression du poids sur l’arrière et ainsi avoir une pression supérieure sur le pneu à tester. Pour le test, je me suis assuré de faire toujours le même poids avec le vélo en jouant avec le bidon d’eau et en maintenant 69 kg. Les températures extérieures m’auront permis de maintenir 16 à 17 degrés sans les dépasser dans la pièce. Le roller Emotion possède l’avantage avec son châssis oscillant, d’avoir un rendu vraiment proche de la route. Le pneu bouge en permanence et peut travailler, subir des déformations et cisaillements avec le maintien de l’équilibre sur le vélo.

 Ayant des Continental GP4000s 2 23/25 mm et GP TT 23 mm n’ayant jamais été sur rouleaux et pratiquement neuf, il m’a semblé intéressant de les comparer avec les Vittoria en réalisant les protocoles d’échauffement et de rodage pour tous.
Le protocole était donc le suivant : Echauffement , rodage, 75 tr/min ( 43 km/h) et comparatif de la puissance consommée pour chaque pneu sur des essais de 4 min en 50x11. Le tableau ci-dessous montre justement l’impact du rodage sur les pneus : entre 2 sessions, le TT et GP 23 mm ont baissé leur consommation de quelques watts puis, comme on le verra par la suite, le rendement ne change quasiment plus avec les enchaînements.

Rodage + test GP TT vs GP 4000s II  23 mm
A noter que la cadence moyenne était assez répétable vers 74.7 tr/min. Pour le récapitulatif, j’ai  fait un petit correctif proportionnel des watts consommés, pour ramener tous les tests à 74.7 tr/min quand ces derniers n’y étaient pas de quelques dixième. Merci au soft SRMwin permettant de traiter les données watts, cadence à +/- 0.1 et  l’enregistrement toutes les 0.5 s !

Rodage + test : Corsa Speed 23 mm vs GP TT 23 mm 

Les résultats de tous les tests sont répertoriés dans le tableau ci-dessous.



Le corsa speed détrônerait le GP TT et consommerait presque 9 watts de moins vers 43 km/h sur le Roller. C’est assez flagrant dès qu’on l’installe, il roule tout seul. A la différence du rubino qui lui  entraîne une force de roulage vraiment importante avec 36 watts de plus ! On le voit d’ailleurs à la  température du pneu que le rubino dissipe des watts en s’échauffant à 30 degrés alors que les autres pneus restent vers 23 degrés en fin de test.

Ajout du 27/01: retrouver le test du Rubino pro jugé moyen également par bicyclerollingresistance

Mauvais rendement du Rubino

C’est donc un pneu costaud pour l’entrainement,  et non la performance comme le veut d’ailleurs son programme. Le Corsa 25 mm se situerait au niveau des Conti GP4000s. Il reste maintenant à savoir ce que cela donnerait sur le terrain…On peut noter que la consommation en watts annoncée par  mes tests est forcement biaisée puisque le point d’appui du pneu est sur 2 rollers.

Petite théorie :
Nous savons qu’il y a 1.5 watts d’écarts entre un GP TT 25 mm et GP4000s 2 25 mm dans ma montée test à 20 km/H , et 2 watts entre GP4000s 25 mm  vs 23 mm également dans ma montée et également détectés sur le banc de mesure TOUR. 

2 watts entre GP 4000s 2 25 mm vs 23 mm
1.5 w entre GP TT et GPS2 25 mm
Sur mon test rouleau, j’ai 5.8 watts à 43 km/H entre le 23 et 25 mm soit 2.9 fois plus que la réalité…Sur mon test  rouleau à nouveau, j’ai 3.6 watts entre le GP TT et le GP 25 mm, et si on le divise par 2.9, on aurait 1.34 watts sur le terrain ( en théorie)  où mes tests ont révélé 1.5 watts. Ce raisonnement semble cohérent. Si on applique ce dernier au Corsa Speed, on peut penser que les 8.9 watts des rouleaux pourraient se transformer vers 3 watts de gains sur route à 35 km/h ou en pente à  5 % à  20 km/h. Raisonnement discutable,  je l’admets mais je suis prêt à prendre les paris que j’obtiendrai un résultat similaire quand il sera possible de tester les pneus sur terrain ou quand des comparatifs sur bancs de mesures seront publiés.

Le Corsa speed étant Tubeless ready, il sera peut-être plus performant et confortable sur roue tubeless. Mais rien n’est certain. Pour rappel, la version Schwalbe One tubeless ne fait pas mieux que la version pneu si celui-ci est en chambre à air latex. Il ne faut pas mettre trop de liquide préventif non plus !
Tubeless Vs chambre à air.
Watts consommés et quantité de liquide à 30 km/h 
Pour conclure,  je reste ravi par les nouveaux Vittoria. Le confort et la performance sont là, et si la résistance à l’usure et à la crevaison tiennent leur promesse, on aura les best-sellers du marché. Pour le look, il faut aimer les flancs blancs qui sont de plus très salissants ( seul petit bémol). 

Etat neuf même après rouleaux, la résistance semble là! 




mardi 3 novembre 2015

Test du capteur de puissance C1 Powertap

Salut à tous,

J’ai pu tester dernièrement les nouveaux plateaux C1 de chez Powertap. C’est la version 52/36 entre axe 110 mm 5 branches que j’ai reçu ( version 4 branches dispo mi 2016).

Les plateaux dans leur boite
Pour le principe et la description du produit, je vous laisse reprendre le descriptif de mon fournisseur Masport ici. 


L’ensemble plateaux FSA + sensor est pesé à 308 g soit 150 g de plus que la version classique des plateaux nus. Cela nous fait un capteur de puissance pour 150 g situé au centre du pédalier, cela reste très raisonnable.
L’installation est ultra simple. Après avoir vérifié que votre pédalier est compatible, il suffit d’enlever ses plateaux et mettre l’ensemble C1 avec les vis spécifique en serrant vers 10 N.m. Cela m’a pris 4 minutes chrono avec un pédalier Shimano 105. Il y a rien d’autre à faire et l’ensemble est prêt à être remis dans le boitier de pédalier. 

Plateaux  C1 sur pédalier shimano 105

Quelques tours de manivelles sont nécessaires  pour mettre en route le sensor et la détection est immédiate par un compteur ANT + mais aussi Bluetooth. En effet et en téléchargeant l’application IOS de Powertap, le téléphone peut se  transformer  en compteur multifonction. 

Appli IOS Powertap
Mais l’intérêt n’est pas forcément là et  plutôt dans la maintenance du capteur + les diagnostics grâce à l’application. Il est en effet possible d’avoir les dernières mises à jour firmware et de les installer immédiatement via l’application. Ultra simple et très pratique !

Mise à jour Firmware par application

La notice indique qu’il faut faire 15 à 60 minutes de rodage pour avoir une calibration parfaite du capteur. Il est ainsi conseillé après avoir fait un premier étalonnage avant de partir rouler de répéter  l’opération après les 30 premiers km. Il faudra faire plusieurs accélérations franches pendant cette période rodage.Il faut que la capteur trouve sa position définitive sur les plateaux et idem pour les plateaux sur le pédalier

Les tests comparatifs ont été réalisés avec une roue powertap G3 installée et couplée à un Garmin 500.

Powertap G3 Vs Plateaux C1

 Les plateaux C1 ont aussi été couplé à un autre garmin 500 afin d’avoir les mêmes protocoles d’enregistrement/ traitement de l’information pour comparer de façon équitable les pics de puissance, la réactivité/répétabilité  de chaque capteur. Les garmin ont été réglé en enregistrement 1s.  Pour info le montage sur un capteur SRM des plateaux C1 est impossible, l'étoile du SRM vient heurter en premier le sensor des C1 avant de se mettre dans les logements vis.

Les premiers tours de roues m’ont permis de constater quelques variations de puissance des plateaux C1. Une fois au dessus de 15w, une fois au dessous de 15 w par rapport au G3 sur des puissances stabilisées vers 250 w et donc correspondant à la période de rodage citée plus haut. Il m’a fallu 2 sorties pour que la valeur d’étalonnage se stabilise et les watts avec. On est donc plus sur 2h nécessaire et 60 km. La valeur d’étalonnage est passée de 35 à 70 pour ceux qui les utiliseront.Cette dernière peut varier d'un capteur à l'autre bien sur. Je conseille des accélérations en force max/sprints pour faire un rodage efficace et plus rapide que le mien après discussion avec Powertap.  La puissance indiquée  par les C1 est très proche du SRM.  Juste avant l’essai, le powertap G3 a été vérifié face au SRM Clavicula (qui revenait de révision) et sous estimait de 2% +/- 1 % la puissance  (résultats bleu sur tableau). Je rappele que cet écart va pouvoir varier suivant plusieurs paramètres liés à la calibration des capteurs mais aussi à la transmission.Le G3 calcul la puissance résiduelle après friction de la chaine: la qualité et l’usure de la chaine, le lubrifiant utilisé et le ratio/alignement couronne/pignon influenceront le calcul. J’ai fait mes tests avec la même chaîne, même lubrifiant et toujours essayé de faire des intervalles comparatifs  sur 52 et 17/19/21.En choisissant différentes pentes pour varier l'intensité, j'ai pu conserver la même ligne de chaine dans mes comparatifs entre les différentes capteurs.

Après 4 sorties et 8h de tests comparatifs avec divers sollicitations (assis/danseuses, 50tr/Min, 120 tr/Min, intensités 150w  à 600 w ) , le delta de puissance entre les 2 capteurs reste très proche et  les C1 évoluent à + 2 % +/- 1 %  sur des puissances stabilisées. Aucune différence notables entre assis danseuses dans mes tests même à 550 w sur 30s ! 

Récap des tests: bleu G3 VS SRM, violet G3 vs C1.

Cela fait plaisir et on est loin des valeurs de certains capteurs qui se baladent sur 6 % de dispersions. La tolérance de +/- 1.5 % annoncée par Powertap semble bonne …On notera que si on prend un comparatif  moyen sur  50 min avec des arrêts et des reprises sur la sortie ( encadré rouge du tableau) ,  la puissance moyenne est proche de 0.5 % entre les 2 capteurs prouvant qu’on ne teste pas des capteurs ainsi mais bien en décortiquant tous les pics de puissance sur différentes durées ! 

C1: Puissance moy de la sortie très proche vs G3, les différences se trouvent en analysant les intervalles courts ( 15 ici) 

G3
La rapidité d’affichage est  très bonne et difficile de dire sur un lissage 3s quel est le plus rapide ! Pour les sprints et les pics de puissances, on est aussi très proche..Les C1 ne ratent rien ou presque. Globalement le pic de Puissance max est cette fois un peu sous estimé de l’ordre 20 /30 watts moy vers 1200 watts.  

Rappelons aussi que suivant l’acquisition du compteur le pic peut être plus ou moins vu…en effet entre un garmin 500 et un PC8 couplé sur le même capteur  et enregistrant  toutes les secondes, les pics de puissance ne sont pas identiques de quelques watts pourtant issu du même capteur...En multipliant les mesures on arrive à affiner la précision de l’affichage qui je pense se situe vers 20/30 watts de sous estimation pour les C1. C'est très bon donc. J'ai testé aussi le C1 en comparatif vs G3 sur roller E motion et là pas besoin de 2 ème capteur pour se rendre compte du sérieux des mesures.Après 10 min d'échauffement sur 52/11, nous avons eu à chaque fois 205w @ 65tr/Min en récupération après chaque intensité fractionné ou sprints. Les sprints sont cette fois mesurés  un peu moins haut que sur G3, le pic de couple étant atteins plus rapidement que sur route,  le G3 semble plus rapide dans l'acquisition. Mais l'écart est resté stable autour de 80 w et c'est ce qui compte.

Essai sur HT
Les possesseurs de compteurs Edge 510/520/810/1000 pourront avoir leur efficacité de pédalage G/D. Cela  reste une estimation un peu comme le Power2Max par l'intermédiaire de l'étude des pics de puissance dans les phases poussées/tractées et différent des pédales P1 pour lesquels on a une véritable mesure dissociée.



Le test se poursuit et s’il devait y avoir des changements sur les conclusions, il sera mis à jour. Vu la demande très forte d’infos sur ce produit, je tenais  à faire un premier test de validation. A ce tarif là ( 750 euros), ce système C1 semble être une très belle opportunité pour essayer la puissance de façon fiable sans se ruiner si l’on possède un pédalier compatible. Les purs sprinteurs pourront peut être se tourner  vers  les pédales P1, le moyeu G3  ou un SRM pour cumuler précisions et encore plus de rapidité d’acquisition. Bref potentiellement un futur best seller si l’on se base sur l’expérience et le savoir faire Powertap. 

vendredi 9 octobre 2015

Inertie des roues et rendement en bosse: des gains infimes.

Salut à tous,

Le test du jour porte sur l’importance du poids en rotation de l’ensemble jante/pneu. On entend encore dire qu’économiser 400 g sur une paire de roue c’est comme si on montait avec le double en moins soit 800 g sur le vélo. Un folklore de plus dans le cyclisme que j’ai voulu démontré une nouvelle fois. Je l'avais déjà fait il y a quelques années dans mes tests de roues et dont revoici les conclusions :

les roues ne se démarquent pas entre montées continues et fractionnées. Si l’une d’elle est meilleure au train, elle le reste sur du fractionné. Ainsi même en plaçant des accélérations de 400 w sur 5 s dans le plus gros test faisant passer ma vitesse de 20 à 33 km/h s sur du 6 % et répétée 8x, aucunes roues n’arrivent à gagner du temps par rapport  à une autre entre les 2 types de tests. 

La première  paire du  test  est un proto de mon fournisseur RAR pesée à 1.475kg sur lequel j’ai monté 2 conti TT 23 mm à 170 g + chambre latex michelin 80 g. 

Proto 1.475 kg


Pour le match j’y oppose ma meilleure paire light un ensemble carbone 32 mm  à 1.100kg avec AR pneu conti TT 23 mm + ch latex 80 g + Av boyaux véloflex record 190 g .Rayons, rayonnages, tensions, moyeux sont identiques.

SVELT 32 mm 1.1 kg

 Pourquoi un tel montage et pas une jante à pneu aussi à l’avant?  Tout simplement pour avoir une différence nette de poids tournant. Mettre un boyaux marcherait moins bien qu'un pneu s’il avait été monté à l'arrière et aurait faussé le test. Mais ici il aura très peu d’influence sur le résultat final. Le rendement en bosse vient de l’arrière car pratiquement 70 % du poids est là et l’avant ne sert qu’a guider le vélo dans le cadre d’une montée assis bien sur !La jante avant nue ne fait que 240 g, on peut difficilement trouver plus light pour ce comparatif.



Une nouvelle fois mes tests reposent sur la précision de mesure du SRM. Depuis que je suis passé sur le modèle certifié < 1%, je pense que les tests sont encore plus précis. Preuve en est dernièrement avec l’incroyable mesure réalisée à 0.1 watt prêt sur rouleau sur un test de chambre à air. Pour la même vitesse, 6 min @242.4 watts  réalisé 2x ! 

Répétable à 0.1 watt

Qu’on arrête de remettre en cause le capteur dans les tests, les SRM sont des bêtes pour aller chercher moins d’un watt de différence dans les rendements surtout quand on peut enregistrer toutes les 0.5 s.

Les tests ont été réalisé sur ma montée test du Salbert ( protocole à lire pour bien comprendre la suite) Le premier test au train à 260 watts a  donné  exactement  le même résultat pour les 2 paires. J’obtiens pour  les 2 la même différence entre les watts SRM et le calcul théorique pour une montée en 12 minutes.

Récap des tests

Le test suivant vers 320/330w moy où je réalise 14 répétitions de 30s@370w / 15s@200 w donne aussi un résultat similaire . La vitesse évolue sans cesse entre 20 et 30 km/H mais cela ne permet pas de montrer que la paire light gagne, elle est même derrière ! Possible que les quelques passages avec replat de la montée où le boyaux est sollicité pénalise cette paire…

Les variations de vitesse en bleu et de puissance en jaune sur le 14x30/15

L’étude faite par Adrien Gontier ( RAR ) sur les coûts en watts  pour passer de 0 à 30 km/H entre les paires de roues confirment le test. Sur son tableau on voit qu’entre une zipp 202 et une corima avec 400g d’écart, il n’y a qu’1.2 watts économisé ! Je ne suis pas prêt de détecter quelques choses sur le résultat final avec des relances entre 20 et 30 km/h même fait 14x !

0 à 30 km/H, le coût en watts sur la colonne de droite.


Pour conclure, la paire proto passe largement ce test car avec le même rendement que la paire light, on perdra donc que 400 g sur le poids montant. 400 g sur une montée à 6% c’est à peine 1.5 watts à compenser. Par contre sur du roulant et dès 30 km/h il y  a fort à parier que le profil aéro économise rapidement des watts face à la paire light en profil V. La vitesse sera aussi plus facile à entretenir avec un peu de masse tournante cette fois ! 

Pour finir on pourra remarquer que les tests on été fait avec un nouveau cadre. Mon dernier article sur les gains aéro m'ont donné envie de l'essayer ( 30 jours possible avec Canyon). En plus d'être aéro je peux confirmer le gain de vitesse avec ce dernier en bosse...mon Canyon Ultimate CF SLX est complètement largué par l'aéroad même à 20 km/h, j'y reviendrai prochainement.

L'ensemble des tests à 0.1 watts prêt, SRMWIN PC7 enregistrement 0.5 s


dimanche 4 octobre 2015

Grimpée cycliste du Salbert 2015

Salut à tous,

J’ai participé à la grimpée cycliste du Salbert en ce samedi 03 octobre 2015, dernière manche du trophée des grimpées FSGT . Les conditions météos étaient une nouvelle fois favorables pour  les organisateurs ( ACTB) et les participants avec un beau soleil par 20 degrés. 85 participants ont pris le départ ce qui est denouveau une très bonne fréquentation puisque le record était de  87 en 2014.

Le départ sous de superbes conditions météo.

Pour tenter de bien figurer j’ai tenté le fameux cycle de PMA 30/15 depuis 3 semaines. Suite à mes nombreux retours positifs de ce protocole, je l’ai retenté sur moi avec  8 séances et 2 séries de 14x (30/15) par séance dans le Salbert justement depuis le 15/09. Un premier test le 16/09 m’a donné 328wmoy sur 10’05 ce qui correspondait à mon niveau sur 2015. Pas de quoi briller pour la  grimpée  puisqu'il faut rajouter 80 m et une dizaine de seconde pour arrivée sur la ligne officielle par rapport à mon test. Comme déjà dis les précédentes éditions les efforts de 10 min ne sont pas ma tasse de thé…J’arrive toujours à me motiver en dernières semaines pour ce chrono mais c’est souvent trop juste avec quelques watts de gains à la clé…Mes ressentis sur le 30/15 ont été comme ceux déjà évoqués, difficile, très court les 15s de récup mais finalement une bonne adaptation à chaque nouvelle séance. Comme on peut le voir ci-dessous avec l’évolution des pic 10 min sur les 3 dernières semaines, les améliorations ont été très bonnes.

Pic de puissances 10 min des 3 dernières semaines.

A ma grande surprise je tenais les 340w quelques jours avant le chrono pour finir à 345w le jour j ! En 2014 mon cycle plutôt axé sur des intervalles long autour de 330w n’avait pas été aussi performant avec seulement 7 à 8 watts d’amélioration ( 330 à 338 w) . Ici c’est pratiquement 20 watts de mieux en 3 semaines ! Assez bluffant et me permettant d’établir mon meilleur chrono sur cette grimpée depuis 6 ans que je l’a fait ( 9'50 !vs 9'59 en 2014).

9'50 @345w 
 C’est toujours bon pour le moral de finir sur une note aussi positive la saison ! Je pense continuer encore le cycle 30/15 et l’essayer sur 8 semaines pour me rapprocher de la durée de l’étude initiale.  Voir jusqu’à où je peux monter. Je ne suis pas dupe et penses aussi que le 30/15 peut rendre très fort sur 10 à 20 min mais pas forcément sur plus long à force de faire que ça. Je testerai mon seuil d’ici quelques semaines sur un Ballon d’Alsace si la météo le veut bien. Pour les chronos courts et avec des sorties de seulement 1h30 à chaque  fois depuis 3 semaines, c’est en tout cas un cycle très rentable !

Podium et classement de 2015:


Manque juste 60 watts pour la gagne! :-) 



jeudi 17 septembre 2015

Haute Route 2015: préparation et analyse du vainqueur.

Salut à tous,

L’année dernière,  j’avais analysé la performance de Loic Ruffaut sur la Marmotte 2014 montrant des points faibles dans son profil de puissance (cp20 min, SV2 assez bas notamment). Cette année, nous avons travaillé ensemble pour les corriger et l’aider à relever un défi ambitieux avec la participation aux 3 semaines de Haute Route soit 2500 km et plus de 60000 m de dénivelé cumulé !

Haute Route Pyrénées 2015

C’était un de ses objectifs prioritaires et nous avons travaillé ensemble pour qu’il soit le plus compétitif possible sur 3 semaines. Pour rappel on trouvera son début de saison et sa progression ici. L’analyse s’était arrêtée mi mars et à partir de cette date démarraient vraiment  les compétitions en FFC et cyclosportives de montagne pour l’été...Les données de  2014 avaient révélé que malgré une bonne PMA (450 watts/63 kg) , le pourcentage d’exploitation au seuil 20 min n’était pas très élevé ( 80 %) . La zone d’utilisation des glucides devait être aussi repoussée plus haut pour lui permettre de soutenir un effort en endurance / tempo plus longtemps  qu’avant.  
Sans révélé tous les cycles d'entrainement,  nous pouvons voir  l’évolution des performances à l’entrainement et l’augmentation des pics de puissance sur 30 min tout au long de la saison comparé à la fin de saison 2014. Plutôt situé vers 335 watts moy en 2014, ces derniers ont  évolué jusqu ‘à 360 w en 2015.

CP 30 min: 2014 Vs 2015

Sous l’impulsion d’un dernier cycle de préparation Haute Route en juillet et après quelques jours de récupération, le pic de forme est arrivé à son maximum pour obtenir un cp20 à 387 watts juste avant la Haute Route. Cela fait +27 watts d’augmentation, une zone d’écart pratiquement sur le ressenti, ceux qui s’entrainent avec la puissance peuvent apprécier le confort d’avoir 30 watts de réserve dans un col ! La PMA a été testé à 450 watts et n’a donc pas bougée, c’est bien les seuils qui sont montés et c’était l’objectif pour briller sur des épreuves de haute montagne.


Pic de charge, récupération, pic de forme

 Pour rappel la PMA est  une valeur beaucoup plus difficile a élevé sur les athlètes de haut niveau et déjà bien entraînés ( cf  mon analyse du profil de puissance de T.Pinot).

Pour en revenir au déroulement de la Haute Route, on peut trouver ci-dessous l’évolution des performances de Loic sur 20 min watts moy , 30 min watts moy et 60 min watts moy NP sur les 3 semaines de course.  On voit que la première semaine des Pyrénées  a été la plus intense et la plus difficile des 3 pour lui. Il a tout de même toujours géré ses efforts en ayant à l’esprit les 3 semaines de Haute Route qu’il devait finir. Nul doute qu’il avait les capacités de remporter la première semaine.  Le premier du classement qui a eu une grosse défaillance le dernier jour,  doit sa victoire grâce une alliance avec une équipe de Kenyan mais n’a pas tenu le choc sur 7 jours complet !


Puissance CP 20/30/60 sur 3 semaines.


 On voit donc que pour jouer la victoire il faut être capable de tenir des  cp30 min  vers 5.5/5.6 w/kg avec des journées de 4 à 5h de selle ( IF moy 0.8) toute la semaine , le niveau était très relevé pour une cyclosportive.
La deuxième semaine des Alpes a été plus compliquée, la fatigue de la première semaine n’était pas effacée et les performances s’en sont ressenties avec une perte de 20 watts à tous les niveaux. Si on reprend le graphique de charge TSS en rouge on voit l’envolée de cette dernière à partir du 15 août et le plongeon de la fatigue TSB jaune…

Evolution de la charge( rouge) et de la fatigue en jaune ( >0 = récup, < 0 = fatigue) 


 Il n’a pas cherché à jouer le classement général en aidant plutôt son équipe de la Toussuire cette fois présente  et cela lui a permis de retrouver une certaine fraîcheur pour la 3 ème semaine. Sur les Dolomites et malgré des conditions très difficiles (neige, froid, sommet à 2000mD+ très souvent), la puissance est remontée d’un cran en terminant même proche de son niveau de départ, 3 semaines plus tôt. On peut d’ailleurs mettre en superposition la fatigue TSB en jaune avec le graphique précédent avec les pics de puissance. On voit bien  qu’après avoir bien baissé, la fatigue résiduelle s’est stabilisée sur la 2 ème semaine et  a commencé à remonter sur les Dolomites. Du coup la puissance a suivi et voilà pourquoi il était mieux sur la fin. On peut ainsi voir toute la puissance du concept des charges TSS, issu de la puissance normalisé des capteurs de puissance pour la gestion d’une saison.  Pour finir Il a remporté la dernière semaine et également le classement général sur les 3 semaines.

Sur la Haute Route Dolomites

 Le fait d’avoir eu 20 à 30 watts de marge par rapport à 2014 lui a permis d’enchainer des performances d’un meilleur niveau général sur 3 semaines mais aussi de pouvoir mieux récupérer les jour où il gérait d’avantage son effort. Pour les connaisseurs la charge ATL est tout de même montée à 250 TSS sur les haute route…c’est énorme mais il a pu enchaîner les journées difficiles et perdre assez peu de puissance sur 3 semaines avec une telle fatigue. Pour cela, il faut déjà des années de pratique derrière soit en haute montagne et enchaîner plusieurs stages de préparation sur 1 semaine pour habituer le corps a répété des efforts intenses tous les jours et à récupérer rapidement. 

Préparation Haute Route

Bref un grand Bravo à Loic et une belle satisfaction pour Cycles et forme d’avoir pu l'aider à réaliser cet objectif.